"Personne n'a le droit de demander au leader de
quitter. Personne ne peut venir ici avec un plan incluant un départ du
leader", a affirmé le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim.
Selon lui, une telle suggestion est "immorale, illégale et n'a "aucun
sens". Seul pays musulman de l'OTAN, la Turquie avait offert vendredi une
"garantie" au colonel Kadhafi pour qu'il quitte son pays.
"Contrôle total" à l’est
Par ailleurs, Moussa Ibrahim a indiqué que Tripoli
maintenait un "contrôle total" sur la région allant d'Ajdabiya (est)
jusqu'à la frontière tunisienne. Il a démenti que les rebelles seraient en
train de gagner du terrain, tout en reconnaissant que des combats ont eu lieu à
l'ouest de la ville de Zawiyah, mais a minimisé leur intensité.
"Il s'agit de poches de résistance. Le nombre des
insurgés ne dépasse pas la centaine. L'armée a tué certains d'entre eux, a fait
prisonniers d'autres et négocie avec quelques uns pour qu'ils se rendent",
a-t-il dit.
Des sources rebelles avaient annoncé plus tôt que des
combats ont repris samedi et dimanche dans Zawiyah, théâtre en février et mars
d'affrontements meurtriers entre insurgés et forces loyales au colonel Kadhafi.
Ils auraient fait au moins treize morts - rebelles et civils -, selon un
responsable insurgé. Dimanche soir, l'OTAN a affirmé faire "le
nécessaire" pour protéger les civils à l'ouest de Tripoli.
L’insurrection s’étend
Dans la même région, les forces de Mouammar Kadhafi ont
pilonné dimanche les abords de Zenten, dans les montagnes berbères de Djebel
Neffoussa, une région âprement disputée. Au moins sept rebelles ont été tués et
une cinquantaine blessés dimanche dans ces combats, selon un décompte d'un
correspondant de l'AFP sur place.
L'insurrection s'est également étendue à la ville historique
de Ghadamès, à quelque 600 km au sud-ouest de Tripoli, selon des sources
rebelles (lire: Conflit libyen). Connue sous le nom de "Perle du désert", Ghadamès est l'une
des plus anciennes villes de la région pré-saharienne. Située à la frontière de
la Tunisie et de l'Algérie, elle est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco
depuis 1986.
Les bataillons de Mouammar Kadhafi ont pilonné samedi cette
ville pour la première fois depuis le déclenchement de la révolution le 15
février, a indiqué une source rebelle, mais l'AFP n'a pu vérifier ces
informations de source indépendante.
Fief de Kadhafi en révolte
Des manifestations anti-régime ont même touché vendredi et
samedi l'un des fiefs de la famille Kadhafi, à Sabha, à 800 km au sud de
Tripoli, selon le Conseil national de transition (CNT). L'organe politique de
la rébellion a précisé que les forces pro-Kadhafi avaient ouvert le feu et tué
un manifestant.
Vingt personnes avaient été tuées et plus de 80 blessées
dans un violent bombardement vendredi dans le même secteur par les forces du
régime, selon des rebelles sur place.
Dans le même temps, l'OTAN a continué ses raids sur la
capitale libyenne et ses environs. Dimanche à l'aube, les bombardements ont
notamment visé la route de l'aéroport au sud de Tripoli, selon l'agence
officielle libyenne Jana.
ats/bkel
Le CNT reconnu par les Emirats
Sur le plan diplomatique, les Emirats arabes unis ont décidé dimanche de reconnaître le CNT comme "l'unique représentant légitime du peuple libyen", a rapporté l'agence officielle Wam. Abou Dhabi va ouvrir "bientôt" une représentation provisoire à Benghazi, la "capitale" de la rébellion dans l'est de la Libye.
Le procureur de la Cour pénal internationale, Luis Moreno-Ocampo, a espéré qu'un mandat d'arrêt soit "bientôt" délivré par les juges de la CPI contre Mouammar Kadhafi, son fils Seif al-Islam et le chef des renseignements Abdallah Al-Senoussi et que le dirigeant libyen soit "arrêté par le peuple libyen".