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Kadhafi s'accroche au pouvoir malgré les combats

Cette image de la télévision libyenne montre Kadhafi en train de jouer aux échecs avec Kirsan Ilyumzhinov, président de la fédération internationale d'échec. [REUTERS - Libya TV]
Cette image de la télévision libyenne montre Kadhafi jouant aux échecs avec Kirsan Ilioumjinov, président de la Fédération internationale d'échec. - [REUTERS - Libya TV]
Le régime libyen refuse toute discussion sur un départ du colonel Mouammar Kadhafi, quatre mois après le début de l'insurrection dans le pays, alors que les combats entre pro et anti-Kadhafi ont repris de plus belle sur plusieurs fronts. Le colonel a fait dimanche une nouvelle apparition télévisée.

"Je ne suis ni Premier ministre ni président ni roi. Je n'occupe aucun poste en Libye. C'est pourquoi je ne dois renoncer à aucune fonction", a déclaré dimanche le colonel Kadhafi, selon les propos rapportés par le président russe de la Fédération internationale des échecs, Kirsan Ilioumjinov.

Partie d'échecs

Les deux hommes se sont rencontrés à Tripoli où ils ont joué aux échecs, preuve à l'appui les images diffusées par la télévision libyenne montrant le dirigeant libyen, lunettes noires et abaya (longue robe), en pleine partie. "Kadhafi a dit qu'il n'avait pas l'intention de quitter la Libye", a assuré Kirsan Ilioumjinov à l'agence Interfax, en écho au message audio du colonel le 7 juin qui disait: "Malgré les bombardements, nous nous soumettrons jamais".

Même si les combats continuent à Misrata (photo du 11 juin), les tensions se concentrent désormais autour de Zenten. [REUTERS - Zohra Bensemra]
Même si les combats continuent à Misrata (photo du 11 juin), les tensions se concentrent désormais autour de Zenten. [REUTERS - Zohra Bensemra]

Le dirigeant libyen montre ainsi qu'il ne cédera pas d'un pouce, malgré les défections, les raids de l'OTAN, et la multiplication des appels internationaux pour son départ, notamment celui de la Russie, pourtant son ancien allié, qui doit envoyer la semaine prochaine un émissaire à Tripoli.

Les déclarations de Mouammar Kadhafi de dimanche sont également une réponse à la "garantie" que lui a offerte la Turquie pour qu'il quitte son pays. Cette tentative de médiation d'Ankara s'ajoutait à celle de l'Union africaine et à la "feuille de route" que doit présenter Moscou, mais semble comme les autres n'avoir que peu d'effets sur le régime.

Entre "10'000 et 15'000 morts"

Le conflit a fait depuis le 15 février entre "10'000 et 15'000" morts selon l'ONU, et obligé près de 952'000 personnes à prendre la fuite, selon l'Organisation internationale pour les migrations.

Sur le terrain, les combats se poursuivent de plus belle entre pro et anti-Kadhafi. Dans l'Est, les rebelles tentent de gagner le site pétrolier de Brega, à 240 km à l'ouest de Benghazi, et dans les montagnes au sud-ouest ils cherchent à écraser les poches de résistance des pro-Kadhafi.

Vingt et un rebelles ont été tués lundi sur la ligne de front entre Ajdabiya et Brega, dans l'est du pays. C'est ce qu'a affirmé à l'AFP l'un de leurs commandants, Moussa El Mograbi, joint par téléphone depuis Benghazi. "Nos hommes ont été piégés. Les soldats de Kadhafi ont fait semblent de se rendre, ils sont arrivés avec un drapeau blanc, puis ils leur ont tiré dessus", a affirmé le commandant à l'AFP.

L'Allemagne reconnaît le CNT

L'Allemagne a reconnu lundi le Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion libyenne, comme le "représentant légitime", a déclaré lundi à Benghazi, "capitale" de la rébellion, son ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle.

"Nous souhaitons une Libye libre, en paix et démocratique, sans Kadhafi", a-t-il déclaré à la presse, après des entretiens avec des responsables du CNT, dont Ali al-Essaoui, en charge des Affaires étrangères. Il a aussi annoncé l'ouverture d'une représentation diplomatique allemande dans le fief des rebelles.

L'Allemagne devient ainsi le 13e pays à reconnaître le CNT, après les Emirats arabes unis dimanche, et avant cela la France, le Qatar, le Royaume-Uni, l'Italie, la Gambie, Malte, la Jordanie, le Sénégal et l'Espagne, l'Australie et les Etats-Unis.

L'Allemagne s'était abstenue pendant le vote le 17 mars de la résolution 1973 autorisant le recours à la force pour protéger les civils libyens, avant de refuser toute participation à l'opération Protecteur unifié, sous commandement de l'OTAN.

agences/vkiss/bkel

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Vers un parlement en Jordanie

Le roi Abdallah II de Jordanie a dénoncé dimanche le chaos et la création d'un climat de haine par les médias. Mais il s'est engagé à des réformes menant à un système parlementaire.

Dans un discours télévisé, le premier depuis le déclenchement du mouvement de protestation en Jordanie mi-janvier, le souverain s'est engagé à "un processus électoral équitable permettant dans le futur la formation de gouvernements basés sur une majorité parlementaire".

L'opposition notamment islamique réclame que les gouvernements en Jordanie soient formés par le chef du parti ayant obtenu une majorité au Parlement, au lieu d'être désignés par le roi comme le stipule la constitution.

Saleh parlera au Yémen

Un colonel de l'armée yéménite a été tué lundi dans l'explosion de sa voiture à Aden, a indiqué un porte-parole de la police, en précisant qu'il s'agissait d'un attentat.

Autour de Zinjibar, un militaire a été tué et neuf autres ont été blessés dans les affrontements ayant opposé dans la nuit de dimanche à lundi des extrémistes armés -qui ont pris fin mai le contrôle de la ville, chef-lieu de la province d'Abyane- et les soldats de la brigade mécanisée 25 dont le campement est encerclé dans la ville, selon des sources médicales.

Par ailleurs, le président Ali Abdallah Saleh, hospitalisé à Ryad après un attentat à Sanaa, va s'adresser "très prochainement" à ses compatriotes, a rapporté lundi un site internet gouvernemental citant le ministre de la Santé qui s'est rendu à son chevet. L'état de santé du président, opéré le 5 juin, "s'améliore de jour en jour" est-il encore précisé.