Dans son rapport, la Haut Commissaire aux droits de l'homme Navi Pillay dénonce la réaction brutale des autorités syriennes aux manifestations pacifiques, sur la base de nombreuses allégations sur "l'usage excessif de la force par les forces de sécurité syriennes contre des civils" et "le déploiement de chars dans des zones densément peuplées".
Le rapport fait état de la mort de quelque 1100 personnes dans les violences, de la détention arbitraire de plus de 10'000 personnes et d'actes de torture et autres traitements cruels contre les prisonniers. Le document dénonce également le siège de plusieurs villes, comme Deraa, les violations des libertés d'expression et de réunion, des droits à la santé et à l'alimentation.
Damas refuse une enquête
"Le matériel rassemblé par la Haut Commissaire est un sujet de grave préoccupation et reflète une situation des droits de l'homme désastreuse en Syrie. Les allégations de violations des droits les plus élémentaires sur une échelle aussi large requièrent une enquête approfondie et la poursuite de leurs responsables", conclut le rapport.
Les autorités de Damas n'ont toujours pas donné leur accord à la visite de la commission d'enquête, créée par le Conseil des droits de l'homme lors d'une session spéciale le 29 avril, regrette la Haut Commissaire. Elle renouvelle son appel afin de pouvoir présenter un rapport plus exhaustif à la prochaine session du Conseil en septembre. Les membres du Conseil des droits de l'homme doivent discuter de la situation en Syrie en fin d'après-midi.
ats/cab
Nouveaux camps de réfugiés en Turquie
La Turquie construisait mercredi deux nouveaux camps à sa frontière syrienne pour accueillir les réfugiés syriens fuyant la répression dans leur pays, au moment où un émissaire du président syrien devait rencontrer à Ankara le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.
Mercredi, 8421 réfugiés syriens, dont plus de la moitié des enfants, se trouvaient répartis dans trois camps installés par le Croissant-Rouge turc dans la province de Hatay (Sud), limitrophe de la Syrie, ont indiqué les autorités locales.
Les autorités ont décidé d'installer deux nouveaux camps pour les réfugiés qui sont arrivés en grande partie de la ville de Jisr al-Choughour, localité du nord-ouest de la Syrie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière, désertée par ses habitants et sous contrôle militaire depuis dimanche.