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Vol Rio-Paris: les corps rapatriés et bientôt identifiés

Peu de débris de l'appareil ont été retrouvés après le crash. [EçPA/Keystone - Alexandre Severo]
Peu de débris de l'appareil ont été retrouvés après le crash. - [EçPA/Keystone - Alexandre Severo]
Les dépouilles de 104 victimes du crash du vol Air France Rio-Paris il y a deux ans, repêchées ces dernières semaines au large du Brésil, sont arrivées par bateau jeudi à Bayonne (sud-ouest de la France). Le long processus d'identification doit débuter vendredi.

Cet accident avait fait 228 tués de 32 nationalités le 1er juin 2009, dont six Suisses. Des débris de l'avion sont aussi arrivés à bord du navire Ile-de-Sein dans le port de Bayonne. Entré peu après 6h, le navire a accosté une heure plus tard, escorté d'un bateau de la marine nationale et d'un autre de la gendarmerie.

Les opérations de déchargement des quatre conteneurs, renfermant les dépouilles de victimes et les débris de l'avion, ont ensuite été perturbées par la panne d'une grue.

Encore 70 corps immergés

Après quelques heures d'interruption, elles ont pu reprendre, alors que les forces de l'ordre ont maintenu bouclés les accès au port, par souci de discrétion vis-à-vis des familles de victimes. La sous-préfecture de Bayonne avait assuré que l'arrivée des corps se ferait dans "la dignité".

L'Ile-de-Sein, câblier affrété par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) chargé de l'enquête technique en France sur l'accident du vol AF447, avait terminé le 3 juin les opérations de repêchage, par 3900 mètres de fond dans l'Altantique, de corps et de pièces de l'Airbus A330. Cinquante corps avaient été retrouvés juste après le crash. Quelque 70 dépouilles reposent encore parmi les restes de l'épave au fond de l'océan.

Deux semaines avant les résultats

Les travaux d'identification commenceront dès vendredi à l'Institut médico-légal (IML) de Paris, selon la préfecture de police. Ces opérations mobiliseront "trois médecins légistes, deux radiologues et deux orthodontistes". L'IML procèdera "aux examens techniques, dentaires et en particulier effectuera des prélèvements d'ADN", a ajouté la préfecture de police.

Le vol d'Air France s'est abîmé dans l'océan Atlantique avec 228 personnes à bord le 1er juin 2009. [AFP/BRAZILIAN NAVY]
Le vol d'Air France s'est abîmé dans l'océan Atlantique avec 228 personnes à bord le 1er juin 2009. [AFP/BRAZILIAN NAVY]

"Il faut se donner au moins une bonne semaine voire deux avant d'apporter des éléments", a-t-elle estimé, "le but étant de rendre au plus tôt et au plus vite les corps aux familles". Le chef de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale François Daoust avait lui estimé le 13 juin que ce travail d'identification prendrait "des semaines, voire des mois".

Un processus d'identification qui divise les familles. Déjà "indignées" fin mai par le "déroulement chaotique de l'enquête technique" du BEA, elles sont partagées face à la décision de la justice d'avoir repêché leurs proches afin de les identifier.

Airbus et Air France inculpés

Les pièces de l'avion doivent de leur côté être transférées à Toulouse (sud-ouest), dans des locaux de la direction générale de l'armement (DGA). Grâce aux boîtes noires repêchées début mai, le BEA a pu établir que l'avion avait décroché et que la chute avait duré 3 minutes, sans pouvoir encore révéler les causes du drame.

Un rapport d'étape est attendu d'ici fin juillet. Dans le volet judiciaire de ce dossier, Airbus et Air France sont inculpés pour homicides involontaires.

ats/vkiss

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