"Nous sommes au courant des affirmations du régime libyen et nous sommes en train de vérifier cela", a indiqué à l'AFP un responsable de l'Alliance atlantique, sous couvert de l'anonymat, à propos du raid des avions alliés mené dans la nuit de samedi à dimanche à Tripoli. Une autre source au sein de l'OTAN a précisé que les avions de l'Alliance atlantique avaient bien mené des raids sur Tripoli au cours des dernières 24 heures.
Le dernier bilan officiel quotidien publié dimanche par l'OTAN sur ses opérations indique qu'un bombardement de l'alliance a frappé samedi un centre de stockage de missiles sol-air à Tripoli, sans préciser quand exactement. Il mentionne aussi des frappes dans la région de Tripoli contre un centre de commandement et de contrôle du régime, deux dépôts de véhicules militaires, deux lanceurs de missiles sol-air, un lance-roquettes et quatre pièces d'artillerie.
Un immeuble détruit par le bombardement
Selon les autorités libyennes, un immeuble de deux étages, dans lequel résidaient cinq familles, a été détruit dans la nuit par un bombardement dans le quartier populaire d'Al-Arada, à l'est de Tripoli. Le porte-parole du régime libyen, Moussa Ibrahim, a accusé l'Alliance atlantique de commettre des "barbaries" en visant "délibérément des civils".
S'il se confirmait que l'OTAN est responsable, il s'agirait de sa première bavure à Tripoli depuis le début de ses opérations. L'Alliance atlantique a pris le 31 mars les rênes de l'intervention internationale dans le pays, sous mandat de l'ONU, pour protéger la population civile de Mouammar Kadhafi.
Samedi, elle a dû reconnaître avoir accidentellement frappé une colonne de véhicules des forces rebelles dans la région de Brega (est) le 16 juin. D'autres incidents du même type étaient déjà survenus dans le passé. La colonne de véhicules militaires, comprenant des chars, a été identifiée dans une zone où les forces pro-Kadhafi venaient d'intervenir. Il a été considéré en conséquence qu'elle devait "être ciblée par les avions de l'OTAN", a expliqué l'OTAN.
Depuis le 4 juin, l'Alliance atlantique a recours à des hélicoptères français et britanniques pour mener des frappes plus précises que celles des avions, alors que selon l'OTAN les forces pro-Kadhafi s'installent dans des zones civiles.
afp/jzim