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Ben Ali dénonce une "peine d'élimination"

L'ancien président tunisien Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi. [Keystone - Hassene Dridi]
L'ancien président tunisien Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi ont été jugés par contumace. - [Keystone - Hassene Dridi]
Le président tunisien déchu Ben Ali a qualifié mardi de "peine d'élimination" sa condamnation par contumace, lundi à Tunis, à 35 ans de prison et à des amendes colossales pour détournement de fonds, selon un communiqué transmis par son avocat français Jean-Yves Le Borgne.

"Après moins de 2 heures d'audience, suivi d'un délibéré où les interrogations ont été rapidement surmontées, le tribunal (tunisien) a prononcé une peine juridiquement insensée mais politiquement opportune", indique le communiqué.

L'ex-président "constate qu'au terme d'une parodie de justice, dont le seul mérite fut la brièveté - à moins qu'il ne faille plutôt parler de précipitation -, il a été condamné à une peine d'élimination". Pour Ben Ali, "comme on était fondé à le craindre, cette formule de liquidation politique, confiée à la justice des vainqueurs, exprime la haine aveugle du passé qui masque mal l'absence de toute vision d'avenir".

L'ancien dictateur, "au-delà de cette anecdote judiciaire indigne, garde l'espoir que la sérénité sera bientôt retrouvée, que la concorde nationale se réinstallera et que la Tunisie s'engagera à nouveau sur le chemin de la modernité", conclut le communiqué.

Un procès d'une journée

La condamnation de Zine el Abidine Ben Ali et de son épouse Leïla Trabelsi est tombée lundi à l'issue d'une seule journée de procès, après six heures de délibérations. L'ex-couple présidentiel a été condamné par contumace à 35 ans de prison et à 91 millions de dinars (45 millions d'euros) pour détournement de fonds publics.

Poussé au départ après un mois d'un soulèvement populaire sans précédent, le couple est réfugié depuis 14 janvier en Arabie saoudite, où les autorités n'ont jusqu'ici pas fait montre d'être disposées à l'extrader.

Par ailleurs, les Etats-Unis ont estimé mardi que la Tunisie avait réalisé "un grand pas en avant" en tenant le premier procès du président déchu Ben Ali.

agences/lan

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La cour martiale attend Ben Ali

Un autre procès de Zine el Abidine Ben Ali doit avoir lieu devant un tribunal militaire, qui le jugera pour conspiration contre l'Etat et homicide volontaire.

La police tunisienne a tué quelque 300 manifestants durant les trois semaines de contestation en décembre et janvier, qui ont abouti au départ de l'ancien président. Mais dans le texte rendu public par son avocat libanais, Zine el Abidine Ben Ali soutient n'avoir jamais donné "l'ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants".

L'ancien président explique également les circonstances dans lesquelles il a quitté la Tunisie. Il affirme avoir été victime d'un stratagème ourdi par le responsable de sa sécurité, le général Ali Seriati, pour lui faire quitter le pays.