Le débat sur le plan d'austérité débute ce lundi à Athènes. Le gouvernement socialiste devra s'appuyer sur sa seule majorité de 155 députés sur 300 pour faire adopter ce plan mercredi au Parlement.
Au moins trois députés socialistes du Pasok ont déjà manifesté leurs réticences, voire leur franche hostilité, aux coupes claires dans les dépenses, à la hausse de la fiscalité et aux privatisations envisagées.
L'opposition sourde aux appels
L'opposition conservatrice a elle décidé de tourner le dos aux appels à l'unité nationale lancés par les dirigeants de l'Union européenne, soucieux d'éviter une déstabilisation de l'ensemble de la zone euro. L'UE et le Fonds monétaire international ont prévenu qu'ils ne verseraient pas la cinquième tranche, d'un montant de 12 milliards d'euros, du plan d'aide élaboré en 2010 pour sauver la Grèce de la faillite si cette dernière ne renforçait pas sa politique d'austérité par des mesures impopulaires d'ici début juillet.
"Je crois que (le plan d'austérité) sera adopté. Il y a des inquiétudes, il y a de l'angoisse, mais par-dessus tout, il y a une vision partagée au sein du groupe parlementaire du Pasok qu'il faut assumer une responsabilité commune", s'est défendu lundi le ministre grec de la Défense Panos Beglitis.
Banderole sur l'Acropole
Des militants du front communiste syndical grec Pame ont de leur côté déployé lundi matin sur l'Acropole d'Athènes une banderole géante. Celle-ci incite à la "contre-attaque" contre le plan d'austérité. L'opération a été organisée par environ 300 militants du Pame. Ces derniers se sont introduits sur les lieux lundi à l'aube, et y veillaient sur la banderole.
"Les peuples ont le pouvoir et ne se rendent jamais. Organisez la contre-attaque" proclame en grec et anglais la banderole. Elle est déployée sur le mur de pierre extérieur du rocher de l'Acropole, au pied du Parthénon. Coutumier des opérations coup de poing, le Pame a déjà par deux fois déployé des banderoles sur l'Acropole, la dernière en 2010, au début de la première cure d'austérité en Grèce.
agences/cer/olhor
SARKOZY CONFIRME UN NOUVEAU PLAN POUR LA GRECE DU GOUVERNEMENT ET DES BANQUES FRANCAISES
Le président Nicolas Sarkozy a confirmé lundi durant sa conférence de presse au palais de l'Elysée que le gouvernement et les banques françaises allaient proposer un nouveau plan pour la participation des créanciers privés de la Grèce au sauvetage du pays, et qu'il "espérait" qu'il serait adopté par l'Union européenne.
Prié de dire si les informations de presse sur ce plan, mis au point par le Trésor et les banques et assurances françaises, étaient exactes, le chef de l'Etat a répondu: "oui". Il a ajouté "espérer" que ces modalités de "participation volontaire du privé dans le drame grec" soient adoptées par les partenaires européens de la France.
Le plan mis au point ce week-end prévoit que les banques et assurances françaises créancières de la Grèce réinvestissent, sur la base du volontariat, 70% des sommes qu'elles perçoivent lorsque Athènes leur rembourse des obligations arrivées à échéance.
Sur ces 70%, 50% doivent allouées à des nouveaux emprunts publics grecs à 30 ans, et 20% doivent être placés sur une sorte de garantie qui sécurise cette nouvelle dette grecque.
Pour Pascal Lamy, la Grèce n'est pas un danger
Le directeur de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) Pascal Lamy a estimé lundi que les difficultés de la Grèce ne mettaient pas en danger l'ensemble de la zone euro, en raison de son faible poids économique.
"La Grèce, c'est 5% de l'économie européenne", a déclaré Pascal Lamy, répondant sur la radio France Info à une question sur des risques éventuels que ferait peser la Grèce à l'Union monétaire européenne. "Je ne crois pas que cela puisse contaminer l'ensemble de l'économie européenne", a-t-il ajouté.