A l'ouverture d'un débat parlementaire crucial suivi dans l'Europe entière, le Premier ministre a estimé que "le vote est une occasion unique pour que le pays reste debout", dans un discours d'une quinzaine de minutes.
Avec le vote, "une période d'incertitude va se terminer", a dit M. Papandréou et il y aura "un départ nouveau et sain pour une économie productive", a estimé le Premier ministre. "C'est notre devoir patriotique", a-t-il ajouté en appelant l'opposition "à entendre sa conscience patriotique" et à "ne pas faire de propagande misant sur l'échec" du gouvernement.
Les créanciers de la Grèce ont fait de l'adoption de ce plan -qui prévoit hausses d'impôts et privatisations massives- la condition sine qua non pour le versement d'une tranche de 12 milliards d'euros sur le prêt de 110 milliards accordé l'an dernier, et la mise en place d'un deuxième plan de soutien pour le pays au bord de la faillite.
"En 2013, il y aura la relance", a-t-il dit, le projet "va contribuer à ce qu'on passe des déficits publics actuellement aux excédents" budgétaires, a souligné le Premier ministre qui s'est dit confiant en "la sortie du pays de la crise".
"C'est l'heure de la responsabilité (...), le vote n'est pas seulement un devoir patriotique, mais une occasion pour laisser derrière nous la crise, pour procéder à des réformes et faire preuve d'unité", a-t-il ajouté.
M. Papandréou a également appelé "l'Europe à donner du temps au pays pour rembourser ses dettes".
Grève générale de 48 heures
Dans l'intervalle, des syndicats ont lancé une grève générale de 48 heures mardi et mercredi dans les transports publics et privés.
Les transports aériens en Grèce ainsi que les moyens de transports urbains d'Athènes seront fortement perturbés mardi et mercredi en raison d'une grève générale de 48 heures à l'appel des centrales du pays, a-t-on appris auprès des syndicats concernés.
Cette grève a été lancée par les syndicats du secteur privé, la GSEE, et du public l'Adedy, pour protester contre le projet de plan d'austérité 2012-2015 controversé.
Le syndicat des contrôleurs aériens a appelé à un arrêt de travail de quatre heures mardi et mercredi matin et de quatre heures en début de soirée les mêmes jours, a indiqué à l'AFP Anguélos Sotiropoulos, membre du conseil d'administration du syndicat.
Pour mardi, les compagnies aériennes grecques, Olympic Air et Aegean, ont annoncé qu'elles annuleraient des dizaines de vols, pour la plupart des vols intérieurs, et ont modifié les heures de départs de dizaines vols vers l'étranger.
Les bus, les trolleys, le train interurbain et le tramway à Athènes vont observer une grève de 48 heures mardi et mercredi.
afp/olhor
SARKOZY CONFIRME UN NOUVEAU PLAN POUR LA GRECE DU GOUVERNEMENT ET DES BANQUES FRANCAISES
Le président Nicolas Sarkozy a confirmé lundi durant sa conférence de presse au palais de l'Elysée que le gouvernement et les banques françaises allaient proposer un nouveau plan pour la participation des créanciers privés de la Grèce au sauvetage du pays, et qu'il "espérait" qu'il serait adopté par l'Union européenne.
Prié de dire si les informations de presse sur ce plan, mis au point par le Trésor et les banques et assurances françaises, étaient exactes, le chef de l'Etat a répondu: "oui". Il a ajouté "espérer" que ces modalités de "participation volontaire du privé dans le drame grec" soient adoptées par les partenaires européens de la France.
Le plan mis au point ce week-end prévoit que les banques et assurances françaises créancières de la Grèce réinvestissent, sur la base du volontariat, 70% des sommes qu'elles perçoivent lorsque Athènes leur rembourse des obligations arrivées à échéance.
Sur ces 70%, 50% doivent allouées à des nouveaux emprunts publics grecs à 30 ans, et 20% doivent être placés sur une sorte de garantie qui sécurise cette nouvelle dette grecque.
Pour Pascal Lamy, la Grèce n'est pas un danger
Le directeur de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) Pascal Lamy a estimé lundi que les difficultés de la Grèce ne mettaient pas en danger l'ensemble de la zone euro, en raison de son faible poids économique.
"La Grèce, c'est 5% de l'économie européenne", a déclaré Pascal Lamy, répondant sur la radio France Info à une question sur des risques éventuels que ferait peser la Grèce à l'Union monétaire européenne. "Je ne crois pas que cela puisse contaminer l'ensemble de l'économie européenne", a-t-il ajouté.