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Les fonctionnaires britanniques en colère

Des centaines de milliers de personnes ont répondu à l'appel des syndicats. [Andy Rain]
Des centaines de milliers de personnes ont répondu à l'appel des syndicats. - [Andy Rain]
Des centaines de milliers de fonctionnaires ont cessé le travail jeudi en Grande-Bretagne pour protester contre la réforme des retraites du secteur public. Il s'agit du principal conflit social depuis l'arrivée au pouvoir de David Cameron. Et la reine doit elle aussi faire des économies

Quatre syndicats avaient appelé 600'000 enseignants et membres du secteur public à cesser le travail, soit le plus gros mouvement depuis 2006, quand un million de travailleurs municipaux avaient fait grève pour défendre, déjà, leurs retraites.

Des milliers d'écoles sont restées fermées et l'activité de nombreux tribunaux et centres pour l'emploi a été perturbée. Environ 80% des établissements scolaires publics sont restés portes closes, partiellement ou totalement, en Angleterre et au Pays de Galles, a affirmé l'Association des professeurs et enseignants du supérieur (ATL), tandis que le gouvernement avançait le chiffre d'au moins 50% des écoles, collèges et lycées perturbés en Angleterre.

Une autre grève en vue

La reine Elisabeth II, le prince Philippe, le prince Charles et la duchesse Camilla à l'entrée de Westminster.
La reine Elisabeth II, le prince Philippe, le prince Charles et la duchesse Camilla à l'entrée de Westminster.

L'arrêt de travail d'une partie du personnel des douanes et des contrôles d'immigration n'a lui pas eu d'incidence notable sur le fonctionnement des ports, gares et aéroports internationaux. Le mouvement a surtout valeur d'avertissement pour le gouvernement du conservateur David Cameron, au pouvoir depuis mai 2010 et en pleines négociations sur les retraites.

Mais le mouvement pourrait rebondir à l'automne, si Unison, le premier syndicat de la fonction publique avec 1,3 million de membres, met à exécution sa menace d'organiser la "plus grande grève depuis 1926". Le syndicat ne s'est pas joint au mouvement jeudi, préférant attendre l'issue des négociations prévues en juillet sur la réforme des retraites.

Des manifestations ont été organisées dans des dizaines de villes du pays. A Londres, le défilé a rassemblé quelque 20'000 personnes dans une ambiance bon enfant et sans débordement, contrairement aux manifestations étudiantes de novembre et décembre. Des piquets de grève sont aussi apparus devant des tribunaux, bâtiments gouvernementaux ou administratifs et centres pour l'emploi.

300'000 postes biffés d'ici 2015

Déjà confrontés à un gel des salaires et à la suppression de 300'000 postes d'ici 2015, fonctionnaires et enseignants protestent contre le projet de repousser l'âge de leur retraite à 66 ans en 2020 (contre 60 ans pour la plupart actuellement) et d'augmenter de 3,2 points de pourcentage leurs cotisations.

Le gouvernement a jugé, lui, ce conflit "inutile et prématuré" et souligné que sans réforme, le système des retraites risquait de "s'effondrer". Il a aussi minimisé la participation, tablant sur l'impopularité de la grève dans un pays où la contestation sociale est rare et "où l'opinion voit d'un mauvais oeil tout ce qui perturbe la vie des gens qui travaillent dur", selon les termes du ministre de l'Education Michael Gove.

afp/boi

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La reine doit aussi se serrer la ceinture

Le budget de la reine d'Angleterre n'échappe pas à l'austérité décrétée par le gouvernement britannique, les députés ayant approuvé jeudi une baisse historique des fonds publics accordés à la famille royale pour ses déplacements officiels et engagements d'ici 2015.

La monarchie doit recevoir de la part de l'Etat britannique 35 millions de livres (47 millions de francs) en 2014-2015 pour couvrir ses activités publiques, a annoncé le ministre des Finances, George Osborne.

"Si l'on tient compte de l'inflation, cela représente une baisse d'environ 9%" du budget accordé à la monarchie par rapport au précédent, a-t-il affirmé.

L'Etat étudiera par ailleurs la façon dont cet argent est utilisé par la reine. "Il s'agit d'un élargissement important et historique du contrôle effectué par le parlement et je voudrais remercier sa majesté pour ouvrir ses comptes", a ajouté le ministre.

Ces coupes imposées à la famille royale doivent encore être approuvées par la chambre haute du Parlement britannique.

Elle s'inscrivent dans le cadre du programme d'austérité décrété par le gouvernement au pouvoir depuis mai 2010 et composé des conservateurs et des libéraux-démocrates. La coalition compte éliminer à l'horizon 2015 la quasi-totalité du déficit public, l'un des plus élevés parmi les pays développés.