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Chavez réapparaît dans les médias vénézuéliens

Dans son message à la population vénézuélienne, Hugo Chavez n'a pas donné de date de retour au pays. [Carlos Garcia Rawlins]
Dans son message à la population vénézuélienne, Hugo Chavez n'a pas donné de date de retour au pays. - [Carlos Garcia Rawlins]
Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a reconnu jeudi avoir été opéré d'une tumeur cancéreuse à Cuba, mais il a assuré qu'il se rétablissait favorablement, dans un message à la nation lu à La Havane et retransmis par toutes les radios et télévisions vénézuéliennes.

"Les examens ont confirmé l'existence d'une tumeur avec présence de cellules cancéreuses qui a rendu nécessaire une seconde intervention ayant permis l'ablation totale de cette tumeur", a expliqué le président vénézuélien Hugo Chavez, affirmant avoir bon espoir de se remettre totalement.

Agé de 56 ans, le président de la première puissance pétrolière sud-américaine, chef de file de la gauche radicale en Amérique latine, se trouve à Cuba où il avait été hospitalisé d'urgence le 10 juin, en pleine visite officielle, d'un abcès pelvien, une accumulation de pus dans la zone inférieure de l'abdomen.

Le silence depuis sur son état et son absence prolongée du Venezuela ont alimenté les rumeurs, évoquant une opération de chirurgie esthétique, voire un stratagème politique pour mieux revenir avant la présidentielle de 2012. Il y a mis un terme en reconnaissant avoir subi cette seconde opération, cette fois d'une tumeur cancéreuse.

Pas de date de retour

Mais Hugo Chavez n'a pas annoncé de date de retour au Venezuela. "Il s'est agi d'une intervention importante, réalisée sans complications, à la suite de laquelle j'ai évolué de façon satisfaisante tout en suivant les traitements complémentaires pour combattre les différentes sortes de cellules trouvées, et poursuivre ainsi le chemin de mon entier rétablissement", a-t-il expliqué.

Habitué à improviser des discours-fleuves pouvant durer neuf heures, Chavez s'est contenté cette fois-ci de lire un texte d'une quinzaine de minutes, devant un drapeau vénézuélien et l'image du héros de l'indépendance Simon Bolivar. Amaigri, il s'est montré par moments ému. Chef d'Etat hyperactif, réélu à trois reprises depuis 1998, il a assuré avoir commis une "erreur fondamentale" en négligeant sa santé pendant des années.

Son absence du Venezuela, au moment où le pays connaît une crise énergétique majeure et une sanglante mutinerie dans une prison, a suscité la controverse, mais il a assuré être resté à tout moment aux commandes. "Je suis resté informé et à la tête du gouvernement bolivarien, en communication permanente avec le vice-président Elia Jaua et toute l'équipe gouvernementale", a-t-il assuré. Hugo Chavez n'a pas cédé ses pouvoirs à son numéro deux comme le voudrait la Constitution dans de telles circonstances.

Chavez remercie Dieu

Il a justifié son silence sur son état de santé en assurant qu'il voulait s'exprimer une fois sûr de pouvoir se rétablir. "Je voulais vous parler sur le chemin escarpé par lequel je sens que je sors d'un autre abîme, avec le soleil du matin qui m'illumine. Je crois que nous avons réussi, merci mon Dieu", a-t-il ajouté.

Chavez avait donné une allocution télévisée le 12 juin pour annoncer qu'il se remettait d'une opération chirurgicale. Depuis, seuls des messages sur le site internet Twitter et des photos de lui avec son mentor, Fidel Castro, étaient apparus.

Mercredi, les télévisions cubaine et vénézuélienne avaient diffusé une vidéo le montrant en train de se promener avec Castro, discutant et plaisantant. Mais l'annulation quelques heures plus tard de la tenue d'un important sommet latino-américain au Venezuela pour créer un bloc régional sans les Etats-Unis, avait épaissi le mystère autour de son état de santé.

afp/rber

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Procédure contre une chaîne TV critique

L'Etat vénézuélien a décidé jeudi d'ouvrir une nouvelle procédure administrative contre la chaîne de télévision Globovision, très critique à l'encontre du président Hugo Chavez. Il l'accuse d'avoir diffusé des images d'une mutinerie jugées "angoissantes" pour la population.

La Commission nationale des télécommunications (Conatel), "après une rigoureuse analyse technique, juridique, objective, a décidé au vu des faits qui se sont produits les 16 et 19 juin, d'ouvrir une procédure administrative sanctionnant Globovision", a annoncé le président de la Commission, Pedro Maldonado, au cours d'une conférence de presse.

La résolution fait allusion à la mutinerie de centaines de détenus, encore en cours, dans la prison El Rodeo près de Caracas, qui a fait 29 morts depuis le 12 juin, le plus sombre bilan des dix dernières années dans une prison vénézuélienne.

Globovision a diffusé des images de proches des détenus très énervés, à la recherche d'informations sur les défunts. Selon Pedro Maldonado, ces images peuvent représenter une "apologie au délit" et "provoquer des troubles de l'ordre public".