Désormais envisagée- la possibilité qu'il soit blanchi suite à des révélations décrédibilisant la plaignante, deux nouveaux scénarios sont souvent évoqués: il présente sa candidature à l'investiture socialiste pour la présidentielle ou bien il apporte son soutien à l'un des candidats.
"C'est l'amorce d'un dénouement imprévu", a estimé dimanche l'un de ses proches le député Pierre Moscovici.
Déjà, la moitié des Français (49%) se disent favorables à un retour de Dominique Strauss-Kahn sur la scène politique (enquête Harris Interactive).
Report du dépôt des candidatures
Si, lavé de tous soupçon, DSK décide de se lancer, il doit pouvoir se présenter à la primaire socialiste avant la date de clôture du dépôt des candidatures prévue le 13 juillet - avec un vote des sympathisants de gauche fixé aux 9 et 16 octobre.
Alors que la prochaine audience au tribunal de New York doit avoir lieu le 18 juillet, deux candidats ont annoncé qu'ils n'étaient pas contre un report du calendrier pour le dépôt des candidatures. Après le député François Hollande, la candidate malheureuse à la présidentielle de 2007 Ségolène Royal a déclaré samedi que cela ne lui posait "aucun problème" si l'intéressé le demande.
L'option d'un report ne fait pas l'unanimité. Mais "s'il se porte candidat d'ici à la fin des vacances, il est clair que cela offre une situation nouvelle et qu'il faudra que nous réfléchissions ensemble", le sénateur Gérard Collomb.
Martine Aubry en lice
La mise hors-jeu de Dominique Strauss-Kahn a propulsé François Hollande en tête des sondages au sein du parti comme au niveau national face au président Nicolas Sarkozy, probablement candidat à sa succession, et plusieurs amis de DSK lui ont depuis apporté leur soutien.
Cette mort politique annoncée a aussi entraîné l'entrée en lice mardi de la dirigeante du PS Martine Aubry, qui était liée par un pacte avec l'ancien patron du FMI selon lequel le mieux placé irait au combat.
Commentant dimanche soir à la télévision les derniers développements intervenus à New York, Martine Aubry a déclaré que si Dominique Strauss-Kahn pouvait et voulait être candidat à la primaire socialiste, "personne n'osera lui opposer un quelconque calendrier". Elle a ajouté qu'elle-même resterait "bien sûr" candidate quels que soient les événements.
L'autre option envisagée est que Dominique Strauss-Kahn apporte son soutien à un candidat. Le plus logiquement en faveur de Martine Aubry, en vertu du pacte passé, ce qui pourrait changer l'équation au sein du parti, estiment les politologues. "Si les charges qui pèsent contre lui venaient à s'évanouir, son soutien à Martine Aubry serait un soutien de poids", estime aussi un responsable du parti de la majorité UMP (droite), Hervé Novelli.
Thèse du complot
D'autant que la thèse du complot a été à nouveau avancée dimanche par deux de ses proches. Le député PS François Loncle a ainsi évoqué l'hypothèse de "connexions" entre le groupe Accor - propriétaire français de l'hôtel Sofitel de New York, théâtre de ce qui est devenu l'affaire DSK - et "certaines officines" à Paris.
Le groupe hôtelier a nié "formellement" dimanche toute intervention de ses dirigeants dans cette affaire.
Selon une source proche du dossier, la direction du Sofitel a prévenu vers 23H45 heure de Paris (21H45 GMT) le groupe Accor qui a ensuite alerté le coordonnateur national du renseignement à la présidence de la République Ange Mancini.
La cellule de crise d'Accor a été prévenue par le Sofitel après que DSK a été arrêté à bord d'un avion d'Air France en partance pour Paris le 14 mai à 20H40 GMT, a affirmé une autre source proche du dossier.
La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a affirmé ne s'être jamais occupée de l'affaire DSK.
Nouvelles révélations
Par ailleurs, les révélations se suivent sur la femme de chambre guinéenne qui accuse l'ex-patron du FMI de tentative de viol. Selon "Le Journal du Dimanche", le trafiquant de drogue à qui elle a téléphoné, au lendemain de l'agression dont elle se dit victime, serait son deuxième mari, un Gambien rencontré dans le Bronx qu'elle a épousé en 2010.
Samedi, le "New York Times" avait révélé la nature de sa conversation avec ce détenu enfermé en Arizona pour trafic de drogue et contrefaçons. Elle lui aurait dit: "Ne t'inquiète pas, ce type a beaucoup d'argent. Je sais ce que je fais", selon le journal américain.
agences/lan