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Un chantier pris d'assaut au Val de Suse

Les affrontements ont été violents entre les forces de l'ordre et certains manifestants cagoulés. [Giorgio Perrottino]
Les affrontements ont été violents entre les forces de l'ordre et certains manifestants cagoulés. - [Giorgio Perrottino]
Au moins 188 policiers et carabiniers et une quinzaine de manifestants ont été blessés lors de l'assaut lancé dimanche par des opposants à un chantier du tunnel de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin dans le Val de Suse (nord de l'Italie), a-t-on appris de sources policières.

Des échauffourées se sont déroulées pendant deux heures, avant que les manifestants les plus déterminés ne se dispersent. Cocktails Molotov, pierres, bouteilles remplies d'ammoniaque ont été lancés sur les forces de l'ordre qui répliquaient avec des cocktails molotov, parfois tirés à hauteur d'homme.

Au moins cinq manifestants ont été arrêtés. La police a dénoncé la présence de quelque 2000 militants d'extrême gauche, dont 800 de son aile italienne la plus radicale et 300 venus de France, d'Espagne, d'Autriche et d'Allemagne. Elle a également dénoncé la présence de "black blocks", manifestants violents masqués.

Nombreux manifestants pacifiques

La France et l'Italie ont signé en 2001 un accord pour la construction de la ligne de TGV Lyon-Turin, jugée stratégique pour le réseau européen. Elle raccourcira le trajet entre Paris et Milan à 4 heures contre 7 actuellement, mais elle suscite une forte opposition dans le Val de Suse.

Le chantier de Chiomonte pour creuser une galerie descendante a commencé début juillet. Un flot impressionnant de manifestants "No Tav" ("non à la grande vitesse"), opposants à cette ligne ferroviaire, venus de plusieurs directions, avaient rejoint dans le calme dès dimanche matin ce site.

Les organisateurs parlent de dizaines de milliers de participants. Peu après 12H00 (10H00 GMT), les premiers cocktails molotov et grenades lacrymogènes volaient entre policiers et petits groupes retranchés dans la forêt sur les flancs de la vallée.

Puis de nombreux manifestants déterminés ont conflué vers le site, cherchant à le prendre d'assaut de divers côtés, notamment par l'arrière situé en altitude. Certains ont ouvert une brèche dans une première clôture. Ils se trouvaient face à la clôture du chantier proprement dit, protégée par des policiers anti-émeute. Par mesure de sécurité, la police a demandé aux maîtres d'oeuvre du chantier de l'interrompre provisoirement.

La grande majorité des "No Tav", accompagnés de 23 maires de la région, et parfois de leurs enfants, est restée très pacifique. Des organisateurs ont invité les familles à rebrousser chemin. Le leader du mouvement, Alberto Perino, avait promis que ce serait une manifestation pacifique "à mains nues et à mains propres".

agences/lan

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