Le réacteur N°1 de Fessenheim "est apte à être exploité pour une durée de dix années supplémentaires à condition de respecter un certain nombre de prescriptions", a déclaré le président de l'ASN, André-Claude Lacoste, lors d'une conférence de presse à Paris.
L'ASN juge que le réacteur N°1 est "apte" à être exploité pour dix années supplémentaires à conditions de respecter un certain nombre de prescriptions techniques parmi lesquelles le renforcement, avant le 30 juin 2013, du radier, la dalle de béton sur laquelle a été construit le réacteur.
En service depuis 1977
La centrale de Fessenheim, doyenne des installations en activité en France et à ce titre particulièrement décriée par les écologistes, est en service depuis 1977. Cette centrale exploitée par EDF compte deux réacteurs nucléaires d'une puissance de 900 mégawatts chacun.
L'ASN se prononce sous forme d'"avis" au gouvernement. La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a récemment indiqué qu'"aucune décision définitive" ne serait prise sur une éventuelle prolongation de Fessenheim avant l'audit ordonné par la France sur l'ensemble des installations nucléaires à la suite de l'accident de Fukushima, au Japon, "c'est-à-dire avant la mi-novembre".
EDF, exploitant de la centrale, a "pris acte" de cette décision. "On prendra en compte les différentes prescriptions de l'ASN pour le bon fonctionnement de Fessenheim", a indiqué une porte-parole. De nombreuses organisations alsaciennes s'inquiètent aussi des risques sismiques dans la région (Lire: Nucléaire).
Oppositions suisses
Les autorités de Bâle-Ville restent cependant convaincues que la centrale de Fessenheim, en Alsace voisine, doit être débranchée. Bâle-Ville est "toujours inquiétée" par le danger que Fessenheim représente pour la région bâloise, a déclaré lundi à l'ats Anne Lévy, directrice de la division de protection sanitaire au département cantonal de la santé.
Toute prolongation serait "préoccupante", selon Anne Lévy. En mars dernier, les gouvernements des deux Bâles avaient demandé l'arrêt provisoire de la centrale jusqu'à la fin de son inspection. Ils soulignaient avant tout le risque de séisme dans la région. Le ton est également critique du côté du Jura, qui s'était joint aux exigences bâloises.
Le président du gouvernement Philippe Receveur a qualifié de prématurée et de précipitée la décision que l'ASN. "Cela ne va pas mettre un terme au problème", a indiqué le ministre jurassien à l'ats. Philippe Receveur estime que l'ASN donne l'impression de n'avoir pas pris en compte tous les arguments. Il a assuré que le canton du Jura ne baisserait pas les bras. "Nous allons relancer le dossier avec l'appui de la Confédération".
agences/mre