Dans cette affaire, dite du "palais de Carthage" les peines (dix ans pour détention de stupéfiants, cinq ans pour détention d'armes et six mois pour détention de pièces archéologiques) ont été cumulées par le tribunal de première instance de Tunis.
La cour a délibéré six heures avant de rendre son verdict. Le procès s'était ouvert dans la matinée sur un coup d'éclat des avocats de la défense qui ont quitté le procès en estimant que leurs droits étaient bafoués. Le tribunal avait rejeté leur demande de report du procès.
L'audience avait alors été suspendue et des membres du public avaient lancé aux représentants de la défense: "Sortez! Vous trahissez la Tunisie en défendant Ben Ali" et "Vous auriez dû défendre les jeunes tués par les armes de Ben Ali".
Accusations "fabriquées"
Un communiqué diffusé par un cabinet d'avocats libanais qui représente aussi Ben Ali a indiqué que ceux-ci ne prendraient pas non plus part à l'audience.
"Le procès d'aujourd'hui viole toutes les règles d'un procès équitable. Le seul but est de faire de Ben Ali un trafiquant d'argent, de drogues et d'armes", selon eux. Dans un communiqué diffusé en juin, l'ex-président affirmait que les accusations de ce deuxième procès étaient fabriquées de toutes pièces.
Il y expliquait que les armes étaient des cadeaux de chefs d'Etat. Quant aux drogues, elles auraient été cachées dans sa maison et le palais présidentiel après son départ du pouvoir dans le cadre d'une "machination".
En attendant le troisième procès
Outre le procès en cours, Ben Ali doit être jugé par un tribunal militaire pour atteinte à la sûreté de l'Etat et homicides volontaires (Lire: Transition en Tunisie). Plusieurs centaines de manifestants ont été tués par les forces de l'ordre durant les trois semaines de contestation.
Ben Ali, réfugié en Arabie Saoudite, a déjà été condamné par contumace le 20 juin, avec son épouse Leïla Trabelsi, à 35 ans de prison et 45 millions d'euros pour détournement de fonds. L'ex-président, âgé de 74 ans, estime que ces procès visent de la part des nouveaux dirigeants à détourner l'attention et à masquer leur incapacité à rétablir la stabilité en Tunisie.
La 'Révolution du Jasmin' tunisienne a inspiré des soulèvements multiples dans le monde arabe, notamment en Egypte, où le président Hosni Moubarak est tombé en février, et également en Libye, au Yémen, à Bahreïn ou encore en Syrie.
ats/mre