Le chef de l'Etat vénézuélien, dans ses vêtements militaires et coiffé de son habituel béret rouge, est apparu souriant, agitant un drapeau vénézuélien devant un parterre de partisans qui a entonné l'hymne national.
Acclamé par une foule de partisans
"Je suis ici à l'épicentre de mon amour le plus grand. Merci mon Dieu, merci la vie", a-t-il déclaré, reconnaissant qu'il lui était difficile de ne pas revenir pour l'anniversaire de l'indépendance du Venezuela mardi. Il sera à Caracas mais ne pourra assister aux cérémonies. "Nous sommes en train de commencer notre retour (...) Nous vivrons et nous vaincrons", a-t-il assuré. "Uh, ah, Chavez ne s'en va pas", scandait la foule, partagée entre le soulagement et la joie de revoir son président.
Contre toute attente, Chavez, 56 ans, est rentré lundi matin à Caracas après un séjour d'un mois à Cuba où il a été opéré, le 20 juin, d'une tumeur cancéreuse retirée avec succès de la "zone pelvienne".
Ce n'est qu'une "première étape"
Le président du premier pays exportateur de brut latino-américain et chef de file de la gauche radicale en Amérique latine, est apparu au balcon de Miraflores sans la force qui d'ordinaire lui permet d'improviser des discours pouvant durer plusieurs heures. Il a avoué que sa "bataille" contre le cancer n'était pas encore gagnée, mais uniquement la "première étape" de cette bataille, et a reconnu avoir vécu des "moments très difficiles".
"Que personne n'aille croire que ma présence ici ce 4 juillet signifie que nous avons remporté la bataille", a-t-il dit au cours d'un discours d'une trentaine de minutes. "Nous avons commencé à remonter la pente, à vaincre le mal qui s'est logé dans mon corps, qui sait pour quelles raisons, mais nous devrons continuer à suivre un strict programme médical, pas à pas, et je sais que vous le comprenez", a-t-il ajouté, demandant à la foule de l'accompagner vers "la victoire définitive".
Un bon moral
Le président vénézuélien était arrivé le matin de La Havane, apparemment avec bon moral. Il avait entonné une chanson populaire et plaisanté: "Fidel (Castro, le père de la révolution cubaine) est presque monté dans l'avion", avait-il lancé.
Le gouvernement n'a pas précisé la gravité de la tumeur ni donné de détails sur le traitement du président. Mais selon Chavez, qui n'a pas été hospitalisé à son arrivée à Caracas, sa discipline est désormais celle d'un cadet de l'académie militaire: "examens médicaux, horaires stricts, médicaments et remise en forme".
L'état de santé de Chavez a provoqué le report sine die d'un important sommet latino-américain qui devait avoir lieu les 5 et 6 juillet au Venezuela pour créer un nouveau bloc régional sans les Etats-Unis et le Canada.
Le président n'a jamais cédé ses pouvoirs à son vice-président pendant son absence. Son état de santé a toutefois modifié la donne avant l'élection présidentielle cruciale de fin 2012, à laquelle il a déjà dit qu'il se présenterait.
agences/cer