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Tristane Banon a déposé plainte contre DSK

Banon DSK [Charles Platiau]
La plainte de Tristane Banon n'aura aucune incidence sur la procédure américaine contre DSK. - [Charles Platiau]
La plainte de Tristane Banon, la Française qui se dit victime d'une tentative de viol par Dominique Strauss-Kahn en 2003, a été envoyée par courrier. De son côté, le tabloïd New York Post affirme que toutes les charges contre DSK seront abandonnées d'ici quelques jours.

La nouvelle plainte devrait être reçue mercredi par le parquet. L'avocat de la jeune Française, David Koubbi, a décidé de réagir par l'indifférence à la contre-attaque de Dominique Strauss-Kahn annoncée lundi soir. L'ex-patron du Fonds monétaire international a chargé ses avocats de porter plainte à son tour pour dénonciation calomnieuse, les faits évoqués par Tristane Banon étant, selon eux, "imaginaires".

Des faits qui datent

Une tentative de viol est passible de la cour d'assises et le maximum de la peine est de quinze ans de réclusion criminelle. La peine peut être supérieure en cas de circonstances aggravantes. Tristane Banon affirme que les faits présumés se seraient déroulés en février 2003 lors d'une rencontre avec Dominque Strauss-Kahn dans le cadre de la rédaction d'un livre. David Koubbi affirme disposer "d'un dossier extrêmement solide et étayé".

DSK [John Minchillo]
DSK [John Minchillo]

Après avoir tergiversé, la journaliste française Tristane Banon avait annoncé lundi qu'elle déposerait plainte contre DSK pour tentative de viol.

Une plainte sans conséquence aux USA

Cette plainte survient au moment même où les accusations de la femme de chambre du Sofitel de New York semblent se dégonfler. Mais elle n'aura probablement aucune incidence sur la procédure pénale en cours aux Etats-Unis contre l'ancien patron du FMI, selon les procureurs et avocats américains. Les jurés doivent en effet se concentrer sur les faits pour lesquels DSK est inculpé à New York.

"La plainte de Mme Banon ne va probablement rien changer", avance Mathew Galluzo, avocat pénal et ancien substitut du procureur de New York pour les crimes sexuels. "Le procureur ne pourra pas s'en servir", tranche-t-il.

Il faudrait d'abord que cette plainte "donne lieu en France à une condamnation, ou au moins à l'ouverture d'une information judiciaire", selon Stephen Dreyfuss, avocat au barreau de New York, et ancien substitut du procureur, qui a étudié en France. Il faudrait ensuite que l'instruction sur les accusations de la femme de chambre se dirige vers un procès aux Etats-Unis.

Et même si ces deux conditions étaient réunies, les procureurs américains auraient beaucoup de peine à convaincre le juge Michael Obus qu'il est pertinent d'évoquer le cas Banon devant le tribunal pénal de New York. "En général, on ne peut pas utiliser un viol ou n'importe quel crime commis dans le passé dans le but de démontrer qu'un accusé a une propension à commettre ce type de crimes", explique Mathew Galluzo. "Le juge ne peut pas trouver cela pertinent", insiste-t-il.

La victime présumée attaque un tabloïd

La victime présumée a quant à elle porté plainte contre le tabloïd américain "New York Post". Elle conteste un article qui l'accusait de prostitution, a indiqué mardi son avocat.

"Nous avons porté plainte contre le New York Post pour avoir affirmé que la victime est une prostituée", déclare Me Thompson dans un courrier électronique adressé à l'AFP.

Le journal avait écrit samedi, en citant une source proche du dossier, que la jeune femme guinéenne de 32 ans se livrait "régulièrement" à la prostitution. Il affirmait aussi que DSK "avait refusé de la payer" après une relation sexuelle présumée, le 14 mai, dans la suite 2806 du Sofitel de New York.

Depuis la révélation par le procureur de New York, Cyrus Vance, de mensonges de la part de l'accusatrice, plusieurs journaux américains tirent à boulets rouges sur la femme de chambre, aussi violemment qu'ils avaient condamné Dominique Strauss-Kahn.

agence/cer/mre

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Vers un abandon des charges?

La justice américaine va abandonner dans les prochaines semaines toutes les charges pesant contre Dominique Strauss-Kahn. C'est ce qu'affirme mardi le tabloïd New York Post, qui cite un enquêteur ayant requis l'anonymat.

"Nous savons tous que le dossier n'est pas défendable", a indiqué cette source haut placée dans l'enquête.

Selon cette source, l'abandon des poursuites est "une certitude" et cela aura probablement lieu lors de la prochaine comparution de l'ex-directeur du Fonds monétaire international le 18 juillet, voire avant.

"Sa crédibilité est tellement mise à mal maintenant, nous savons que nous ne pouvons pas défendre l'affaire avec elle", a expliqué cette source, en référence à la femme de chambre guinéenne de 32 ans qui a accusé Dominique Strauss-Kahn d'avoir tenté de la violer le 14 mai à New York.

"Rien de ce qui sort de sa bouche n'est crédible - ce qui est dommage car maintenant on ne saura peut-être jamais ce qui s'est passé dans cette chambre d'hôtel", a ajouté la même source.

Le Wall Street Journal citait également mardi des sources proches du dossier affirmant que l'accusation serait sur le point d'abandonner les charges pesant contre "DSK", en raison des doutes grandissants sur la crédibilité de la femme de chambre.