Quatorze personnes ont été tuées par les tirs de la sécurité syrienne et plus de 35 autres ont été blessés", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
Selon lui, un jeune homme a été également retrouvé égorgé dans le fleuve Oronte, sans plus de précisions.
"Les chars sont postés aux entrées de la ville à l'exception de l'entrée nord. Les habitants sont mobilisés, ils ont pris la décision de défendre jusqu'à la mort leur ville pour ne pas permettre à l'armée d'y entrer", a indiqué à l'AFP le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
Manifestants pacifiques
"Des habitants ont dormi dans les rues où ils ont érigé des barrières de sable et posé des pneus afin d'empêcher tout assaut" de l'armée, ont affirmé des militants.
Lors de cette manifestation, aucune présence des services de sécurité n'avait été signalée et aucun protestataire n'avait été tué.
"Les habitants de Hama sont pacifiques à 100%, le régime syrien doit réfléchir à deux fois avant de lancer une opération militaire dans cette ville", ont indiqué des militants.
Foyer de dissidence
Hama, ville de 800'000 habitants à 210 km au nord de la capitale, est depuis 1982 un symbole historique, après la terrible répression d'une révolte du mouvement interdit des Frères musulmans contre le président Hafez al-Assad, père de Bachar, qui avait fait 20'000 morts.
Lundi, 20 à 25 personnes ont été blessées par balles, dont deux grièvement, à l'issue d'une opération menée simultanément dans "70% des quartiers de la ville", selon un habitant contacté par l'AFP depuis Nicosie.
"Les voitures des hommes de main du régime (...) tirent en l'air pour terroriser les habitants, dont certains ont commencé à quitter la ville pour Alep (nord)", avait-il précisé.
Des avions militaires ont également survolé la ville à basse altitude, franchissant le mur du son, depuis l'aube jusqu'à la mi-journée, selon cet habitant. Entre 200 et 300 personnes ont été arrêtées lundi.
Plus de 500 arrestations
Plus de 500 militants et manifestants pacifiques ont été arrêtés ces derniers jours en Syrie, a affirmé mardi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) dans un communiqué. "L'avocat Moussab Barish a été arrêté aujourd'hui à Idleb (nord-ouest).
Ces derniers jours, "les services de sécurité ont arrêté des dizaines de personnes dans la province de Damas, ainsi que le jeune blogueur Omar Asaad et le militant Adham al-Qaq à Damas", poursuit-elle. Au total "les services de sécurité syriennes ont arrêté ces derniers jours plus de 500 personnes", affirme l'OSDH.
L'organisation, basée à Londres, dénonce "avec force la poursuite par les autorités sécuritaires syriennes des détentions arbitraires d'opposants politiques, de militants de la société civile et des droits de l'Homme et de manifestants pacifiques, en dépit de la levée de la loi d'urgence".
agences/mre
Les Etats-Unis appellent au retrait
Les Etats-Unis ont réclamé mardi le départ des forces syriennes de la ville de Hama, exigeant aussi du régime qu'il cesse sa "campagne d'arrestations". "Les Etats-Unis sont très inquiets de la poursuite des attaques contre des manifestants pacifiques en Syrie", a souligné Victoria Nuland, la porte-parole du département d'Etat.
Victoria Nuland a observé que le régime du président Bashar al-Assad se disait désireux de dialoguer, tout en continuant les attaques contre la population, notamment à Hama.
"Nous appelons de façon urgente le gouvernement syrien à cesser immédiatement sa campagne d'intimidation et d'arrestations, à retirer ses forces de l'ordre d'Hama et d'autres villes, et de permettre aux Syriens de s'exprimer librement, afin qu'ait lieu une authentique transition vers la démocratie", a dit la porte-parole.