"La tendance mondiale vers une réduction des effectifs des gouvernements, y compris des institutions de sécurité publique, a contribué à la croissance du secteur de la sécurité privée", expliquent les auteurs du rapport annuel sur les armes légères "Small Arms Survey" (SAS).
Pour Keith Krause, directeur du programme SAS, "la question fondamentale, à laquelle nous n'avons pas de réponse, est de savoir si ces évolutions renforcent ou compromettent la sécurité".
Prison, immigration, aéroports
Reste que la surveillance des prisons, le contrôle de l'immigration, ainsi que la sécurité des aéroports sont autant de tâches que réalisent désormais des entreprises privées.
"Le nombre de personnes travaillant pour des SPS a augmenté à un rythme rapide depuis le milieu des années 1980 et dépasse le nombre de policiers à l'échelle mondiale", écrit le rapport qui souligne que les sociétés privées de sécurité les plus armées se trouvent en Amérique latine.
Amérique latine très concernée
Cette région enregistre aussi le ratio le plus élevé de nombre d'agents privés par agents de police. Au Guatemala, il y a ainsi 120.000 gardes de sécurité pour près de 20.000 policiers. Au Honduras, et dans une moindre mesure en Inde et en Chine, la situation est similaire.
afp/rber
Un secteur manquant de transparence
Malgré la croissance rapide de la filière, les stocks d'armes à feu des sociétés privées de sécurité (entre 1,7 million et 3,7 millions) ne constituent qu'une infime partie de l'arsenal détenu par les forces de de l'ordre (26 millions) et les forces armées (200 millions). Mais les statistiques réelles du secteur sont supérieures en raison du nombre important d'armes non déclarées.