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Affaire Tristane Banon: enquête préliminaire ouverte

Banon DSK [Charles Platiau]
Tristane Banon affirme avoir été agressée sexuellement par Dominique Strauss-Kahn en 2003. - [Charles Platiau]
Le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête préliminaire après la plainte pour tentative de viol déposée par l'écrivaine Tristane Banon contre Dominique Strauss-Kahn, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

La jeune femme, âgée de 32 ans, affirme avoir été agressée sexuellement par l'ancien patron du Fonds monétaire international en 2003, quand elle était allée l'interviewer dans le cadre de la préparation d'un livre.

Une scène "imaginaire", affirme DSK

Pour l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI), la scène que Tristane Banon a racontée lors d'une émission télévisée en 2007 puis dans un entretien au site internet AgoraVox en 2008, est "imaginaire". Ses avocats ont prévenu qu'une procédure pour dénonciation calomnieuse serait engagée quand ils auront pris connaissance de la plainte.

Selon l'avocat de Tristane Banon, Me David Koubbi, la plainte de l'écrivaine repose toutefois sur des éléments matériels et ne se résumera pas à un "parole contre parole". Passible de 15 ans de réclusion, la tentative de viol est un crime prescrit au bout de dix ans. L'agression sexuelle, elle, est un délit qui est prescrit trois ans après les faits.

La procédure aux USA semble battre de l'aile

Le procureur de Manhattan, Cyrus Vance, reste en charge de l'affaire DSK à New York. [lucas jackson/reuters]
Le procureur de Manhattan, Cyrus Vance, reste en charge de l'affaire DSK à New York. [lucas jackson/reuters]

L'ouverture de cette enquête préliminaire, qui vise à vérifier les accusations de Tristane Banon, intervient au moment où la procédure engagée aux Etats-Unis contre l'ancien directeur du FMI, accusé de crimes sexuels par une employée d'hôtel à New York, semble battre de l'aile.

Le bureau du procureur de New York, Cyrus Vance, a toutefois indiqué mercredi que l'enquête se poursuivait et que les charges étaient maintenues, à l'issue d'une réunion avec les avocats de DSK (lire: Affaire DSK).

A l'issue de l'enquête préliminaire, si elle se révèle concluante, le parquet de Paris peut décider de confier l'affaire à un juge d'instruction, ouvrant ainsi la voie à une inculpation de l'ex-directeur du Fonds monétaire international.

Nouvelles révélations concernant DSK

Sofitel hôtel [John Minchillo]
Sofitel hôtel [John Minchillo]

La journée de vendredi a été marquée par de nouvelles révélations aux Etats-Unis, où deux employées de l'hôtel Sofitel de Manhattan ont affirmé à la police avoir été invitées, séparément, par Dominique Strauss-Kahn à venir dans sa suite, ce qu'elles ont refusé de faire, la nuit précédant son arrestation, rapporte vendredi le New York Times.

Le journal ajoute qu'outre ces deux employées, une caméra vidéo a filmé cette même nuit l'ancien patron du FMI "monter dans un ascenseur vers 01H20 avec une femme qui ne travaillait pas à l'hôtel".

Cette personne a pu être identifiée, mais "elle a refusé de répondre aux questions des enquêteurs" sur le but de sa visite, poursuit le New York Times, citant une source policière sous le couvert de l'anonymat.

Ces différents faits se sont produits dans la nuit du vendredi 13 mai au samedi 14 mai. Au matin, Dominique Strauss-Kahn a commandé un petit-déjeuner pour une seule personne à 09H24, indique le New York Times. "DSK" a été interpellé quelques heures plus tard samedi, après une plainte d'une femme de chambre de l'hôtel qui l'accuse de crimes sexuels. Dominique Strauss-Kahn a été libéré sur parole le 1er juillet.

Le récit erroné de la femme de chambre, révélé par le bureau du procureur de Manhattan Cyrus Vance à l'occasion d'une audience le 1er juillet, paraît compromettre la tenue d'un procès de Dominique Strauss-Kahn, tandis qu'un abandon pur et simple des charges semble désormais possible. Le bureau du procureur a indiqué mercredi que l'enquête se poursuivait et que les charges étaient maintenues, à l'issue d'une réunion avec les avocats de l'ex-patron du FMI.

agences/hof

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DSK hors-jeu pour la présidentielle, jugent les Français, selon un sondage

Les deux tiers des Français ne souhaitent pas voir Dominique Strauss-Kahn candidat à l'élection présidentielle en France en 2012. Et les trois quarts pensent qu'il ne le sera pas, selon un sondage OpinionWay. L'ensemble des personnes interrogées sont toutefois plus de 40% à penser que DSK ferait un bon président.

D'après cette enquête pour Le Figaro Magazine et LCI, 65% des sondés (contre 35%) ne souhaitent pas que l'ancien directeur général du Fonds monétaire international brigue une élection pour laquelle il partait favori avant le début de ses ennuis judiciaires aux Etats-Unis, le 14 mai dernier. Une proportion encore plus importante - 74% - pense qu'il n'entrera pas dans la course à l'Elysée.

Alors que la campagne pour la primaire socialiste d'octobre bat son plein, la moitié des sondés (50%) pensent que François Hollande ferait un bon président de la République, une proportion qui atteint 81% chez les sympathisants socialistes.

L'ensemble des personnes interrogées sont 44% à penser que Dominique Strauss-Kahn ferait un bon président. La proportion est de 41% pour la maire de Lille, Martine Aubry, et de 21% pour la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal.

Si le premier tour de la primaire socialiste avait lieu dimanche prochain, 38% des sympathisants de gauche interrogés (soit 412 personnes) voteraient pour François Hollande, 33% pour Dominique Strauss-Kahn et 16% pour Ségolène Royal.

Quand Martine Aubry remplace Dominique Strauss-Kahn dans la liste proposée, elle arrive en tête avec 37%, devant François Hollande (35%) et Ségolène Royal (15%). L'enquête a été réalisée les 4 et 5 juillet auprès de 1.002 personnes âgées de 18 ans et plus.