Syrie: ambassadeurs américain et français convoqués

"Le ministère a convoqué les ambassadeurs américain et français et leur a fait part de sa vive condamnation de leur visite à Hama sans autorisation préalable, (...) qui constitue une ingérence flagrante dans les affaires intérieures syriennes", a indiqué l'agence officielle Sana.

"Leur visite prouve qu'il existe un soutien et un encouragement de l'extérieur pour déstabiliser le pays, au moment où un dialogue national, qui a pour objectif de bâtir l'avenir de la Syrie, vient d'être ouvert", ajoute l'agence.

"Ces visites violent le traité de Vienne sur les relations diplomatiques qui stipule la non-ingérence dans les affaires intérieures des différents pays", poursuit Sana.

L'ambassadeur des Etats-Unis à Damas s'est rendu vendredi à Hama, théâtre d'une manifestation monstre contre le président syrien Bachar al-Assad. Son homologue français y est également allé. (Lire: Révolte en Syrie)

"Outrages" contre des intérêts français

De son côté, la France a convoqué dimanche l'ambassadrice de Syrie à Paris pour protester contre des manifestations devant ses représentations diplomatiques à Damas et Alep.

Ces manifestations "ont été marquées par des outrages contre les emblèmes de la République", a indiqué le communiqué du ministère, qui cite "des drapeaux français brûlés, des jets de projectiles dans l'enceinte, la destruction de véhicules", et ceci "sans que les forces de l'ordre syriennes se soient le moins du monde mobilisées pour empêcher ces actes inqualifiables", écrit le ministère.

Nouveau gouverneur

Le président syrien Bachar al-Assad a nommé dimanche un nouveau gouverneur dans la ville rebelle , a rapporté l'agence officielle Sana.

"Le président Assad a promulgué un décret nommant Anas Naëm gouverneur de Hama", a indiqué Sana, sans plus de précisions.

L'ancien gouverneur, Ahmad Khaled Abdel-Aziz, avait été limogé le 2 juillet par un décret du président, au lendemain d'une manifestation qui avait réuni plus de 500'000 personnes appelant à la chute du régime.

Le pouvoir tente de soumettre cette ville, cernée par l'armée et où la semaine dernière 25 civils ont été tués par les tirs des forces de sécurité, selon des ONG. Hama est depuis 1982 un symbole, après la terrible répression d'une révolte du mouvement interdit des Frères musulmans contre le président Hafez al-Assad, père de Bachar, qui avait fait 20'000 morts.

ats/mre