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Dette américaine: Barack Obama s'échauffe

Le dialogue de sourds se poursuit entre le président et les républicains (ici John Boehner au 1er plan). [KEYSTONE - Charles Dharapak]
Le ton serait tellement monté lors des débats que le président aurait fini par claquer la porte, selon un sénateur républicain. - [KEYSTONE - Charles Dharapak]
Barack Obama a haussé le ton face aux chefs de file du Parti républicain, mercredi, lors d'une nouvelle séance de discussions infructueuse sur le relèvement du plafond de la dette américaine. Les responsables du parti conservateur réclament 2400 milliards de coupes budgétaires en échange d'un relèvement du plafond.

"Ça suffit!", leur a déclaré le président, selon un membre du parti démocrate au fait de ces négociations. Le ton est tellement monté lors de cette réunion que Barack a fini par claquer la porte, a rapporté Eric Cantor, numéro deux du groupe républicain à la Chambre des représentants.

"Il a dit que cela avait assez duré, que Ronald Reagan ni aucun autre président ne sera resté assis aussi longtemps", a expliqué Eric Cantor, s'adressant à la presse. Un attaché parlementaire démocrate a toutefois jugé son témoignage "exagéré".

Avertissement

Peu avant cette rencontre, quatrième du genre cette semaine, l'agence de notation Moody's avait placé la note souveraine des Etats-Unis sous surveillance avec risque de déclassement, faute d'un accord sur la dette. A défaut d'un relèvement du plafond de la dette, les pouvoirs publics seront en cessation de paiement le 2 août.

Dans son avertissement de mercredi, Moody's dit entrevoir "une possibilité de plus en plus grande que le plafond légal de la dette ne soit pas relevé en temps voulu, ce qui donnerait lieu à défaut sur les obligations du Trésor".

Astuces et ruses comptables

Barack Obama, qui recevra à nouveau les responsables parlementaires jeudi, les a invités à renoncer aux manoeuvres politiciennes qui empêche la conclusion d'un accord, selon un membre du parti démocrate. Il a fixé à vendredi la date limite des discussions, selon les deux camps.

Le président a accepté de réduire le budget de l'Etat de 1700 milliards de dollars et serait prêt à aller plus loin, dit-on dans le camp démocrate. Toutes les parties s'étaient entendues sur une réduction de 1500 milliards, mais Eric Cantor a jugé ce montant insuffisant. John Boehner, président de la Chambre des représentants, a qualifié les réductions budgétaires proposées par la Maison blanche "d'astuces et de ruses comptables".

Barack Obama a proposé un plan de réduction du déficit budgétaire impliquant une hausse des impôts à laquelle s'opposent les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants. Les démocrates considèrent, eux, qu'une hausse des prélèvements sur les revenus les plus élevés doit permettre de résoudre l'équation budgétaire, mais les républicains ne veulent pas en entendre parler.

ats/cht

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Le dollar a encore baissé

Encore affaibli par des craintes au sujet d'un éventuel défaut de paiement des Etats-Unis, le dollar est descendu durant la nuit de mercredi à jeudi sous la barre de 0,81 franc.

Vers minuit, il s'est brièvement affiché à un nouveau plus bas de 0,8084 franc. Le seuil de 0,83 franc pour un dollar avait été percé le 28 juin, et celui de 0,82 franc mercredi après-midi. Jeudi vers 08h10, le billet vert se reprenait légèrement, s'affichant à 0,8146 franc.

Le marché a fortement réagi aux déclarations faites mercredi à 17h00 par le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, qui a averti à Washington qu'un défaut de paiement des Etats-Unis créerait des "problèmes énormes" pour le pays et une "crise majeure" à l'échelle mondiale.