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Standard and Poor's menace d'abaisser la note des USA

L'agence de notation financière accordait jusqu'ici la meilleure note possible, soit un AAA, aux Etats-Unis.
L'agence de notation financière accordait jusqu'ici la meilleure note possible, soit un AAA, aux Etats-Unis.
L'agence de notation financière Standard and Poor's a averti jeudi qu'elle envisageait d'abaisser la note de solvabilité financière des Etats-Unis en raison de l'impasse des négociations politiques destinées à éviter un défaut de paiement du pays.

"Nous pensons maintenant que nous pourrions abaisser les notes des Etats-Unis sous trois mois", écrit S&P dans un communiqué, faisant référence à la note qu'elle accorde à la dette publique à long terme de l'Etat fédéral américain et qui est la meilleure possible, AAA.

Cette décision "reflète deux problèmes séparés mais liés", écrit l'agence. "Le premier problème est l'incapacité persistante à relever le plafond de la dette publique américaine de façon à permettre à l'Etat fédéral d'assurer les paiements prévus liés à ses obligations sur la dette", indique le communiqué.

"Le second a trait à notre opinion actuelle sur la probabilité que le Congrès et le gouvernement se mettent d'accord dans un avenir proche sur un plan crédible de rééquilibrage des finances budgétaires à moyen terme", ajoute l'agence. Sa concurrente Moody's avait annoncé avant elle, mardi, qu'elle envisageait d'abaisser le "triple A" des Etats-Unis pour des raisons similaires.

Réagissant à l'annonce de S&P, le département du Trésor a réaffirmé que cela mettait "de nouveau en évidence ce que le gouvernement Obama répète depuis un certain temps: que le Congrès doit agir sans délai pour éviter un défaut de paiement sur les obligations du pays et pour adopter un plan de réduction du déficit crédible qui dispose d'un soutien bipartite".

Négociations infructueuses

"Le temps des décisions est venu. Il nous faut des projets concrets pour faire progresser" ces dossiers, a déclaré Barack Obama, à l'issue d'une cinquième séance de négociation consécutive à la Maison Blanche -- sans résultats -- entre le président et les responsables parlementaires Plusieurs élus ont indiqué qu'il n'y aurait pas de nouvelle réunion vendredi.

Selon un responsable démocrate proche des négociations, le président a souhaité que les élus se consultent avec les membres de leurs groupes respectifs pour déterminer ce qui peut être fait. Et il a donné aux élus une période de 24 à 36 heures pour se décider.De même source, "s'il n'a pas eu de nouvelles d'eux avec un plan d'action, il pourrait convoquer une nouvelle réunion pendant le week-end". Barack Obama va participer à une conférence de presse vendredi à 11H00 (15H00 GMT), a annoncé la Maison Blanche.

Limite franchie à la mi-mai

Fixée par le Congrès à 14'294 milliards de dollars, la limite supérieure de la dette a été atteinte à la mi-mai. Le Trésor use depuis lors d'expédients pour assurer le fonctionnement de l'Etat sans augmenter l'endettement du pays mais a prévenu que ceux-ci seraient épuisés le 2 août et que les Etats-Unis se retrouveraient alors rapidement en défaut de paiement, faute de pouvoir emprunter.

Démocrates et républicains ne parviennent pas à s'entendre pour relever le plafond, les seconds exigeant en échange de leur accord des réductions budgétaires, sans hausse d'impôts, d'une ampleur que les démocrates ne sont pas prêts à accepter.

afp/cht

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Hausse du chômage et de l'incertitude

Avant même l'avertissement de S&P, le président de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke, avait exhorté jeudi les élus américains à ne pas "se tirer une balle dans le pied" en faisant la sourde oreille aux menaces des agences de notation.

Alors que la reprise de l'économie américaine ne se poursuit qu'à un rythme très lent et que le chômage reste élevé, Ben Bernanke a averti que la perte du "triple A" des Etats-Unis entraînerait "une hausse des taux d'intérêt, de l'incertitude" et "assurément" une hausse du chômage.

Il a appelé lui aussi les élus à relever sans délai le plafond de la dette et à "mettre en oeuvre une politique crédible de stabilisation des finances publiques et de réduction du déficit".