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Syrie: plus d'un million de manifestants anti-régime

Les manifestants étaient rassemblés dans toute la Syrie pour demander la libération des détenus et la chute du régime. [Reuters]
Les manifestants étaient rassemblés dans toute la Syrie pour demander la libération des détenus et la chute du régime. - [Reuters]
Plus d'un million de Syriens ont manifesté vendredi contre le régime du président Bachar al-Assad dans les deux seules villes de Hama (nord) et Deir Ezzor (est). Et dix-sept nouvelles victimes sont à déplorer. Milliers de manifestants aussi en Egypte.

"Plus d'un million de personnes ont manifesté aujourd'hui à Hama et à Deir Ezzor. Il s'agit d'un développement important et d'un message aux autorités que les manifestations s'amplifient" à travers le pays, a-t-il déclaré.

Des centaines de milliers de personnes étaient rassemblées dans toute la Syrie pour demander la libération des détenus et la chute du régime.  Les manifestations de vendredi étaient parmi les plus importantes depuis le début du soulèvement il y a quatre mois, selon des témoins.

Dix-sept personnes ont par ailleurs été tuées quand les forces de sécurité ont ouvert le feu pour tenter de disperser des manifestations, selon un nouveau bilan.

"Neuf personnes ont été tuées à Damas : six à Qaboune et trois à Roukn Eddine (les noms de deux quartiers, ndlr). Trois autres ont été tuées à Idleb (nord-ouest) et deux à Deraa", ville du sud de la Syrie où est né le mouvement de contestation du régime syrien, a affirmé un militant de la Ligue syrienne des droits de l'Homme.

Depuis le début des manifestations à la mi-mars, la répression du régime a fait quelque 1600 morts, selon les militants des droits de l'homme.  Environ 15'000 sont toujours détenues, selon des militants.

agences/olhor


"CONFERENCE DE SALUT NATIONAL" samedi

Une "Conférence de Salut national" réunira samedi, simultanément à Damas et à Istanbul, des opposants syriens et des militants animant le mouvement de contestation pour examiner les moyens de renverser le régime de Bachar al-Assad, ont annoncé les organisateurs.

"La Conférence de Salut national aura lieu le samedi 16 juillet simultanément à Damas et à Istanbul pour rédiger une feuille de route qui sortira le pays du despotisme (pour le faire évoluer) vers la démocratie et définir les mécanismes en vue du renversement du régime, réclamé par la rue syrienne", souligne leur communiqué. A Istanbul, une source diplomatique turque a confirmé à l'AFP la tenue samedi de cette réunion dans cette ville, sans plus de précision.

Cette réunion a été organisée à l'appel de personnalités nationales syriennes à l'intérieur du pays et à l'étranger. Plus de 500 personnes ont confirmé leur présence à cette rencontre dans la capitale syrienne et à Istanbul.

Un "organisme de Salut national" sera formé au cours de cette "Conférence", afin de "préparer la feuille de route pour le changement démocratique". Il sera composé de "représentants de l'opposition" et de "jeunes de la Révolution", selon le communiqué.

Une réunion sans précédent d'opposants et d'intellectuels s'est déroulée le 27 juin à Damas. Ses participants, qui ont débattu dans un hôtel en plein coeur de la capitale, ont appelé à la poursuite du "soulèvement pacifique" jusqu'à l'avènement de la démocratie en Syrie, gouvernée par le parti unique Baas depuis près de 50 ans. Le 26 avril, des opposants syriens s'étaient déjà réunis à Istanbul. Et en juin, de nombreux représentants de l'opposition syrienne s'étaient réunis dans une station balnéaire du sud de la Turquie et avaient exigé un départ immédiat du président syrien Bachar al-Assad.

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Milliers de manifestants en Egypte

Des milliers de manifestants se rassemblaient vendredi à travers l'Egypte pour une journée de mobilisation, point d'orgue d'une semaine de sit-in exigeant un changement politique alors que la frustration des Egyptiens va grandissante face à l'armée qui tarde à réformer.

Plus de 28 groupes ont appelé à manifester pour inciter le Conseil suprême des forces armées (CSFA) -qui dirige le pays depuis la chute du président Hosni Moubarak- à mettre en place les réformes qu'ils réclament.

Au Caire, des milliers de protestataires ont convergé vers la place Tahrir, épicentre du mouvement qui a renversé Moubarak en février, où ont lieu des sit-in depuis une semaine, a constaté l'AFP.

Un imam a appelé durant son prêche lors de la prière musulmane hebdomadaire à juger les policiers responsables de la mort de manifestants au cours des 18 jours de révolte qui ont conduit à la chute de l'ancien raïs, prononçant une prière en leur mémoire, a rapporté l'agence officielle Mena.

Les manifestants qui prenaient part à cette journée baptisée "vendredi du dernier avertissement" ont réclamé un plan clair et transparent pour la transition du pouvoir, accusant les militaires d'avoir une totale mainmise sur le pouvoir. Sanctionner les policiers jugés responsables de la mort de manifestants durant le soulèvement populaire de janvier-février, juger rapidement les hommes forts de l'ancien régime, redistribuer les richesses et mettre fin aux procès militaires de civils figurent parmi les principales revendications des manifestants.