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Dette: Obama fait pression sur le Congrès américain

Malgré cinq jours consécutifs de réunions, les dirigeants du Congrès n'ont pas réussi à s'entendre sur un compromis, provoquant l'inquiétude dans les milieux financiers. [Pablo Martinez Monsivais]
Malgré cinq jours consécutifs de réunions, les dirigeants du Congrès n'ont pas réussi à s'entendre sur un compromis, provoquant l'inquiétude dans les milieux financiers. - [Pablo Martinez Monsivais]
Barack Obama a déclaré vendredi que le Congrès avait une "occasion unique" de stabiliser durablement l'économie américaine alors que les négociations avec l'opposition républicaine sur le relèvement du plafond de la dette étaient toujours dans l'impasse.

Lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, Barack Obama a expliqué que les parlementaires avaient la possibilité de stabiliser l'économie américaine en réduisant les déficits et en relevant le plafond de la dette.

Si aucun accord n'est trouvé d'ici au 2 août, les Etats-Unis se retrouveraient en situation de défaut de paiement, ce qui signifierait "une hausse d'impôts pour tout le monde" avec une augmentation des taux d'intérêt et une probable crise financière mondiale, a averti le président américain.

Barack Obama a également déclaré que l'opposition des républicains à toute hausse d'impôts compliquait les efforts en vue de conclure un accord sur la réduction des déficits. Les Etats-Unis ont atteint en mai leur plafond d'endettement, fixé à 14'300 milliards de dollars (9900 milliards d'euros), qui représente le montant maximal que l'Etat fédéral peut emprunter pour financer ses activités.

Stabiliser les finances de l'Amérique

Le pays, première puissance économique mondiale, pourrait faire défaut sur sa dette s'il ne relève pas le plafond d'ici le 2 août. Les républicains, qui contrôlent la chambre des représentants, refusent un relèvement du plafond tant que les démocrates n'accepteront pas des coupes importantes dans les dépenses afin de réduire le déficit budgétaire. Ils s'opposent également à toute hausse d'impôts.

Lors de sa conférence de presse, la troisième sur ce dossier en deux semaines, Obama a assuré que les Américains étaient d'accord avec ses efforts pour rechercher une solution "équilibrée", mêlant baisses des dépenses et hausses d'impôts. "Nous avons une occasion de stabiliser les finances de l'Amérique pour une décennie, ou 15 ou 20 ans si nous sommes prêts à saisir l'opportunité", a-t-il déclaré. Tout le monde doit être "prêt au compromis", a-t-il affirmé un peu plus tard.

Statu quo au Capitole

Malgré cinq jours consécutifs de réunions, les dirigeants du Congrès n'ont pas réussi à s'entendre sur un compromis, provoquant l'inquiétude dans les milieux financiers.

Au Capitole, les démocrates et les républicains de la Chambre des représentants continuaient à camper sur leurs positions à l'issue d'entretiens à huis clos vendredi. Les républicains ont également annoncé un projet d'amendement constitutionnel qui obligerait le gouvernement à équilibrer le budget.

Barack Obama a rejeté l'initiative. "Nous n'avons pas besoin d'un amendement constitutionnel", a-t-il dit. "Ce que nous devons faire, c'est faire notre travail."

L'agence de notation financière Standard & Poor's a estimé jeudi qu'il y avait une chance sur deux pour qu'elle abaisse la note de crédit des Etats-Unis dans les trois prochains mois en raison de l'impasse au Congrès. C'est le deuxième avertissement de la sorte pour les Etats-Unis. (Lire Standard and Poor's menace d'abaisser la note des USA).

L'agence Moody's a fait savoir mercredi qu'elle révisait la note de crédit de AAA de la dette américaine, craignant que la Maison Blanche et le Congrès n'arrivent pas à s'entendre avant le 2 août.

ap/olhor

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