La rébellion a annoncé de son siège à Benghazi, dans l'est, qu'une unité de reconnaissance de 50 rebelles était entrée vendredi par le nord dans Brega, ville tenue par 3000 militaires fidèles au régime, avant de se replier peu avant minuit.
Cette incursion en profondeur est intervenue environ 32 heures après le déclenchement par les rebelles d'une offensive sur trois axes pour reprendre Brega.
Une unité avait avancé jusqu'à quatre kilomètres du centre-ville, deux autres qui attaquaient par l'est et le sud s'étaient heurtées à une vive résistance de l'armée de Mouammar Kadhafi.
Les insurgés déminaient encore samedi les alentours de la ville pour faciliter les manoeuvres de l'artillerie lourde.
10 rebelles tués
Au moins dix rebelles ont été tués dans l'offensive autour de Brega et 172 blessés, la plupart touchés par des mines, contrairement aux combats précédents, où l'artillerie lourde provoquait les plus lourds dégâts, selon des sources médicales.
"Nous avons reçu cinq nouveaux blessés ce matin (samedi), tous touchés par des mines", a précisé Ahmed Dinari, médecin dans un hôpital proche d'Ajdabiya.
L'OTAN a pour sa part annoncé avoir détruit vendredi 14 objectifs militaires des pro-Kadhafi dans des bombardements aériens sur cette ville.
Jeudi, les rebelles avaient annoncé avoir dépassé le point à michemin à 40 km entre Brega et Ajdabiya contre lequel ils butaient depuis des semaines.
Aide financière au CNT
Reprendre l'important port pétrolier de Brega à la pointe sud-est du Golfe de Syrte actuellement aux mains des forces du colonel Mouammar Kadhafi améliorerait nettement la situation financière des rebelles, en plus de les fournir en hydrocarbure.
En effet, les membres du groupe de contact sur la Libye réunis vendredi à Istanbul ont pleinement reconnu la rébellion afin de lui apporter l'aide financière qu'elle réclame (lire Conflit en Libye).
"Le groupe de contact a aussi encouragé les participants à fournir une aide financière substantielle au Conseil national de transition (CNT), y compris à travers des mécanismes autorisant les entités contrôlées par le CNT à exporter des hydrocarbures", affirme la déclaration commune du groupe.
Combats à Djebel Nefoussa
Le colonel Kadhafi, dont le départ a été réclamé par le groupe de contact, a défié une nouvelle fois vendredi la communauté internationale dans un message relayé par haut-parleurs à des milliers de ses partisans rassemblés à Zliten, une ville visée par les rebelles à 150 km à l'est de Tripoli.
"Reconnaissez un million de fois le soi-disant CNT, cela n'a aucune portée pour le peuple libyen qui va piétiner vos décisions", a martelé le dirigeant libyen. "J'ai avec moi cinq millions de Libyens prêts au martyre", a également menacé Mouammar Kadhafi.
A l'Ouest, d'intenses combats ont eu lieu samedi sur les hauteurs du Djebel Nefoussa, entre l'armée régulière libyenne et les insurgés, qui cherchent à enfoncer les lignes pour marcher sur la capitale Tripoli.
A 80 km de Tripoli
Des fusillades intenses et des tirs d'artillerie ont eu lieu dans le secteur de Bir Ghanam, ville par laquelle passe la ligne de front dans l'Ouest libyen. Les rebelles tiennent les hauteurs dans les faubourgs de la ville, qui est leur position la plus proche de la capitale Tripoli, située à 80 km environ.
Les rebelles du Djebel Nefoussa ont fait d'importants progrès ces dernières semaines après avoir repoussé plusieurs offensives des forces kadhafistes. Ils visent désormais la ville de Gariane, verrou sur la principale route menant à Tripoli. Leur progression est cependant ralentie par leurs divisions, leur manque de discipline et les problèmes de logistique.
L'aviation de l'OTAN opérant dans la région a frappé vendredi un centre de commandement de l'armée libyenne près de Gariane.
agences/cmen
Bahreïn: rassemblement de l'opposition
Des dizaines de milliers de personnes ont participé vendredi à un rassemblement du principal mouvement de l'opposition chiite à Bahreïn, le WEFAQ.
Ce mouvement envisage de se retirer du dialogue national.
Le rassemblement a eu lieu à Bilad al-Qadim, près de Manama, après "notification" des autorités et a rassemblé "environ 50 000 personnes", a dit à l'AFP Khalil al-Marzouk, ancien député du mouvement et chef de la délégation du Wefaq au dialogue national.
Dans un discours, le chef du WEFAQ, cheikh Ali Salmane, a réaffirmé que la formation réclamait elle "une réforme radicale portant sur un gouvernement élu par la volonté du peuple et une assemblée qui aurait les pleins pouvoirs législatifs".
Il a toutefois assuré que le mouvement n'appelait pas "à la chute du régime" à Bahreïn, dirigé par la dynastie sunnite des Al Khalifa alors que la majorité de la population autochtone est chiite.