Les manifestants se sont massés sur la principale artère de la deuxième ville du Yémen, située à 270 km au Sud-Ouest de Sanaa, et l'un des foyers du mouvement de contestation du régime, selon les mêmes sources.
Ils brandissaient des drapeaux noirs en signe de deuil et ont scandé des slogans hostiles au président Saleh qui est arrivé au pouvoir le 17 juillet 1978.
Taëz embrasée
Les manifestations à Taëz, au cours desquelles les protestataires demandent le départ d'Ali Abdallah Saleh, continuent d'être marquées par la violence contrairement à Sanaa, la capitale, où la protestation se fait plus pacifique. Vendredi, trois militaires et sept civils ont été tués tandis qu'au moins 37 autres Yéménites ont été blessés à Taëz où s'affrontent partisans et adversaires du régime.
Le chef de l'Etat est hospitalisé en Arabie saoudite depuis le 4 juin après avoir été blessé dans un attentat à Sanaa. Il était apparu pour la première fois depuis son hospitalisation à la télévision le 7 juillet, le visage brûlé, recouvert de bandages, appelant au dialogue, mais sans évoquer son retour au pays.
Le vice-ministre de l'Information Abdo al-Janadi a assuré samedi que M. Saleh retournerait au Yémen "bientôt", sans précision de date.
20 islamistes tués dans le sud
Selon un responsable local yéménite, vingt islamistes ont par ailleurs été tués et des dizaines de personnes blessées dimanche à Zinjibar (sud), dans une attaque de l'armée avec le soutien des factions tribales. L'armée tente de reprendre le contrôle de la ville, en main d'islamistes soupçonnés de lien avec Al-Qaïda.
Au total, 35 activistes ont été tués depuis le début de l'offensive et deux soldats de l'armée ont péri lors des affrontements, selon la même source. Des habitants de la ville ont confié à Reuters par téléphone qu'ils avaient vu des ambulances de l'armée bondées de blessés.
"Le chef du ministère de la Défense a envoyé des renforts, dont des chars, des lance-roquettes et 500 soldats supplémentaires", a déclaré un responsable local.
Une caserne militaire située en périphérie de la ville est assiégée depuis plusieurs semaines. Des militaires en poste dans cette caserne avaient lancé début juillet un appel à l'aide aux pouvoirs publics.
agences/cmen