Les deux acteurs-clé de la réunion, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy, ont préparé le terrain à un compromis jusque tard dans la soirée à Berlin. Au terme de sept heures de discussions, impliquant aussi le patron de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont réussi à dégager une "position commune" sur le sauvetage de la Grèce.
Cet accord servira de base aux négociations du sommet des dix-sept pays de l'Union monétaire lors du sommet qui s'ouvre dans l'après-midi à Bruxelles et s'achèvera sans doute dans la soirée.
Stopper la spéculation
"Nous devons absolument trouver une solution pour arrêter la spéculation internationale et stabiliser la zone euro (...) Si cette zone euro éclatait ce serait une catastrophe", a mis en garde le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, à Madrid.
Les marchés financiers attendent des résultats tangibles après des semaines de tergiversations. A défaut, ils risquent de jeter à nouveau leur dévolu sur les pays considérés comme fragiles, tels l'Italie, l'Espagne, voire la Belgique.
Au centre des tractations: la mise sur pied d'un deuxième plan d'aide à la Grèce pour lui éviter la faillite. Le premier, décidé au printemps 2010, de 110 milliards d'euros, ne suffit déjà plus. Les négociations ont buté jusqu'au bout sur une exigence politique de l'Allemagne de voir cette fois les banques contribuer au financement, quitte à ce que cela provoque un "défaut de paiement" du pays. Plusieurs de ses partenaires, à commencer par la France, ainsi que la BCE, sont réservés en raison des risques.
Plusieurs propositions
La délégation française n'a parlé dans la nuit que d'un accord franco-allemand sur la Grèce et non d'un compromis associant la BCE, ce qui pourrait signifier que le compromis n'est pas forcément du goût de l'institut monétaire. Depuis le début du mois, les capitales européennes semblent s'être résolues à accepter un défaut, à condition qu'il soit circonscrit au maximum.
Parmi les idées sur la table figurent un rachat d'une partie de la dette grecque, une taxe sur les banques pouvant rapporter 50 milliards d'euros, ainsi qu'une réduction de la dette du pays de jusqu'à 90 milliards d'euros via un échange des obligations détenues par le secteur privé.
afp/cab