Après avoir fui les médias depuis le 14 mai, la Guinéenne de 32 ans a livré à "Newsweek" sa version de l'agression qu'elle dit avoir subie dans une suite de l'hôtel Sofitel. Nafissatou Diallo donne au magazine et à la chaîne ABC News, à qui elle a également accordé un entretien, la permission de l'identifier par son nom.
"Je n'ai jamais voulu me montrer en public mais je n'ai pas le choix", déclare la jeune femme qui a passé deux mois recluse dans un hôtel avec sa fille de quinze ans.
En prison
"Je veux qu'il aille en prison. Je veux qu'il sache qu'il y a des endroits où on ne peut pas utiliser son pouvoir, où on ne peut pas utiliser son argent", a ajouté la victime présumée.
Cette offensive médiatique a lieu exactement une semaine avant l'audience du 1er août au cours de laquelle DSK, inculpé de sept chefs d'accusation dont agression sexuelle et tentative de viol, doit de nouveau comparaître devant un tribunal de New York.
La justice américaine a décidé de libérer M. Strauss-Kahn sur parole, faisant état de "récit erroné" de la femme de chambre. Mais elle n'a pas abandonné les poursuites pour crimes sexuels contre l'ancien chef du FMI.
Termes crus
La jeune femme a reconnu avoir commis "des erreurs", tout en assurant que sa version des faits n'avait jamais changé depuis son agression présumée. Elle a raconté qu'en entrant dans la suite, elle a dit: "Bonjour, service de chambre".
Un "homme fou", nu et à la chevelure grise est alors apparu. Alors qu'elle se confondait en excuses et voulait quitter la chambre, DSK lui aurait dit "Vous n'avez pas à être désolé", a-t-elle affirmé.
L'ex-patron du FMI aurait alors agrippé sa poitrine et claqué la porte de la suite. La femme de ménage livre ensuite au magazine un récit en termes crus de ce qui se serait passé dans la chambre luxueuse.
Influencer l'opinion publique
Immédiatement, les avocats de M. Strauss-Kahn sont montés au créneau. William Taylor et Benjamin Brafman ont déclaré que l'accusatrice cherchait à "enflammer l'opinion publique".
Ils ont accusé les conseils de la femme de chambre d'avoir "orchestré un nombre sans précédent d'événements médiatiques et de rassemblements pour exercer une pression sur les services du procureur". Ce comportement "viole les règles fondamentales du comportement professionnel des avocats".
L'ancien favori de l'élection présidentielle française plaide non coupable.
agences/cmen