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Crise de la dette: la Maison Blanche a un plan B

Le "compromis" réclamé par la pancarte de gauche ne pointe pas le bout de son nez. [J. Scott Applewhite]
Le "compromis" réclamé par la pancarte de gauche ne pointe pas le bout de son nez. - [J. Scott Applewhite]
La Maison Blanche a reconnu mercredi réfléchir à la façon de faire fonctionner l'Etat fédéral américain au cas où le Congrès ne s'entendrait pas d'ici au 2 août sur un relèvement du plafond de la dette. Les tractations se poursuivent en coulisses à Washington.

Interrogé lors de son point de presse sur les "priorités" de l'administration américaine au cas où les élus ne seraient pas parvenus à un compromis budgétaire dans les six jours à venir, le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney, a évoqué mercredi un plan auquel travaille le département du Trésor.

Toujours pas de rapprochement

"Ils sont en train d'y travailler, et d'après ce que j'ai compris, ils vont l'annoncer si à l'approche du 2 août, des esprits plus sains et moins échauffés n'ont pas pris l'ascendant au Congrès", a ajouté Jay Carney. Ce dernier a refusé d'entrer dans les détails. Le porte-parole pense également qu'en définitive, "aussi folle que cette situation soit devenue, le Congrès peut parvenir à un compromis acceptable par les deux chambres du Congrès", a-t-il dit.

Le 12 juillet, le président Obama avait évoqué les conséquences très concrètes qu'aurait un défaut de paiement pour les Américains, n'excluant pas que les paiements des retraites soient suspendus à partir du 3 août. Le Trésor a maintenu que ce serait à partir de cette date qu'apparaîtraient les problèmes. Des analystes d'institutions financières privées estiment que le Trésor a assez de liquidités en réserve pour aller au-delà, jusqu'au 9 août voire jusqu'au 14.

Au Capitole, où les alliés démocrates de Barack Obama sont majoritaires au Sénat et ses adversaires républicains contrôlent la Chambre des représentants, l'heure n'était toujours pas au rapprochement. Mercredi soir, 51 sénateurs démocrates et deux indépendants, ont signé une lettre au président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, pour lui dire qu'ils ne soutiendraient pas son plan.

"Le monde entier nous regarde"

"Le monde entier nous regarde. Nous devons faire ce qui est juste pour résoudre ce problème", ont-ils écrit en rejetant l'approche des républicains qui veulent un plan en deux étapes: un premier relèvement du plafond de la dette de 1'000 milliards avant le 2 août et un autre relèvement du plafond début 2012, soit en pleine campagne électorale. Pour les démocrates cette solution ne ferait que repousser le problème de six mois et mettrait "les Etats-Unis en péril".

John Boehner, qui veut soumettre au vote son plan de réduction des déficits jeudi, a passé la journée de mercredi à tenter de rassembler ses troupes face aux critiques de son aile droite qui réclame davantage de réductions budgétaires. "Nous faisons des progrès", a-t-il laconiquement déclaré mercredi.

agences/bkel

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"Personne ne sait ce qui se passera"

Le chef du Fonds européen de stabilité financière (FESF) Klaus Regling n'est "pas sûr" d'un règlement du conflit politique aux Etats-Unis sur la dette publique, a-t-il déclaré au quotidien Bild paru jeudi.

"Je pense que le gouvernement américain et l'opposition vont trouver un accord mais on ne peut en être totalement sûr", a dit le patron de l'organisme créé pour venir en aide aux pays en difficultés de la zone euro.

"Personne ne sait ce qui se passera si la première économie du monde cesse du jour au lendemain de payer les intérêts de sa dette. Cela n'est jamais arrivé. Cela mettrait sens dessus-dessous l'économie mondiale", a estimé Klaus Regling.