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Crash de Smolensk: erreurs russes et polonaises

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Le rapport des autorités polonaises sur le crash de Smolensk en 2010 met en cause les services aériens russes et polonais. - [Mikhail Metzel]
La commission polonaise d'enquête sur le crash de l'avion du président Lech Kaczynski en avril 2010 à Smolensk a annoncé vendredi que des "erreurs" ont été commises du côté russe. Mais elle a également reconnu que les principales causes se trouvaient du côté polonais.

"La commission d'enquête a établi que la signalisation lumineuse de l'aéroport (de Smolensk dans l'ouest de la Russie) était défectueuse et inappropriée", a déclaré le lieutenant-colonel Robert Benedict, membre de la commission, lors d'une conférence de presse à Varsovie.

Le rapport affirme encore que "le chef de la zone d'atterrissage avait donné des instructions erronées à l'équipage de l'avion". Le rapport russe, présenté en janvier, avait rendu la partie polonaise seule responsable de cette catastrophe.

"La cause directe de l'accident a été la descente (de l'avion) à un niveau trop bas et à une vitesse excessive dans des conditions atmosphériques qui empêchaient tout contact visuel avec le sol", a conclu de son côté la commission polonaise.

Mauvaises consignes

Le président Kaczynski, son épouse Maria et 94 autres personnes sont morts le 10 avril 2010 lorsque leur avion s'est écrasé par un épais brouillard en tentant d'atterrir à Smolensk. Ils devaient se rendre dans la forêt de Katyn pour les cérémonies du 70e anniversaire du massacre de 22'000 officiers et intellectuels polonais par les Soviétiques.

Selon la commission d'enquête, les Russes ont donné de mauvaises consignes aux pilotes de l'avion qui n'avaient pas l'intention d'atterrir. L'accident s'est produit après un mauvais calcul de la distance qui séparait l'appareil du sol.

Pas de pression psychologique, selon le rapport

La commission d'enquête met également en cause le manque de formation du pilote polonais, dépourvu d'expérience en matière d'atterrissage par mauvais temps, manque de formation qui "constituait une menace à la sécurité des vols". Ce pilote, seul membre de l'équipage à parler russe, a dû gérer de front les communications avec les Russes au sol et le pilotage de l'avion.

En revanche, rien de permet d'affirmer que le président polonais ou d'autres passagers ont exercé une pression psychologique sur l'équipage en leur ordonnant d'atterrir, note la commission d'enquête.

Des responsables de l'aviation russe avaient affirmé que les pilotes polonais avaient maintenu leur décision d'atterrir malgré les mauvaises conditions météorologiques parce qu'ils redoutaient la colère du président s'ils se déroutaient.

ats/rber

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Démission du ministre de la Défense

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé vendredi la démission de son ministre de la Défense Bogdan Klich, suite aux conclusions de la commission polonaise d'enquête sur le crash de l'avion du président Lech Kaczynski en avril 2010 à Smolensk (Russie).

"Le ministre de la Défense Bogdan Klich m'a remis hier sa démission et je l'ai acceptée aujourd'hui", a déclaré Donald Tusk aux journalistes. "Je n'ai pas dit et je ne dirai jamais que Bogdan Klich est responsable de la catastrophe. Bogdan Klich a reconnu que rester au ministère rendrait plus difficile l'application des recommandations" de la commission, a souligné Donald Tusk.

"Ce sera au parquet de parler d'une responsabilité potentielle", a-t-il ajouté. Mardi, le chef du parquet militaire Krzysztof Parulski avait indiqué que des "chefs d'inculpation" allaient être formulés à l'égard de militaires polonais, en se refusant à d'autres précisions.

Selon des sources proches de l'enquête, il s'agirait de responsables de l'organisation du vol présidentiel et de la formation des pilotes militaires.