Le gouvernement socialiste chercherait par ce moyen à tirer parti du redressement de la cote de popularité du Psoe (Parti socialiste ouvrier espagnol) dans les récents sondages. Selon le dernier sondage mensuel publié mercredi par le Centre d'enquêtes sociologiques, les socialistes recueillent 36% des intentions de vote contre 43,1% aux conservateurs, soit un écart inférieur de 3,3 points par rapport à la précédente enquête.
José Luis Zapatero ne se représentera pas à ce scrutin. Le chef du gouvernement, arrivé au pouvoir en 2004, réélu en 2008, avait annoncé dès avril qu'il ne représenterait pas à l'issue de son deuxième mandat. C'est son successeur Alfredo Perez Rubalcaba qui mènera le parti lors de ces élections.
Ces élections étaient réclamées avec insistance depuis plusieurs mois par le Parti Populaire (PP), principal parti de droite du pays, et en particulier depuis la lourde défaite des socialistes de Zapatero aux élections régionales du 22 mai.
Chômage endémique
Le Premier ministre a profité de la conférence de presse où il dressait le bilan du premier semestre pour annoncer sa décision, après avoir déclaré que "le gouvernement a rempli une bonne partie des objectifs de la deuxième partie du mandat".
"Dans un contexte toujours compliqué, l'économie montre des signes positifs... Nous avons posé les bases de la reprise", a-t-il affirmé, alors que l'économie espagnole a légèrement crû au premier trimestre (0,3%) mais souffre encore d'un chômage endémique (20,89%), un record parmi les pays industrialisés.
La dette embarrassante
Et alors que l'économie du pays peine toujours à sortir de la crise, un nouveau coup de semonce est venu vendredi de l'agence de notation Moody's. Celle-ci a annoncé qu'elle envisageait d'abaisser la note de la dette souveraine de l'Espagne, actuellement à "Aa2", en raison des problèmes budgétaires du pays, évoquant notamment la difficulté du gouvernement à appliquer une rigueur budgétaire du fait d'un "environnement de faible croissance". "Pour cette raison, c'est le moment d'annoncer le calendrier des prochaines élections générales", "au nom de l'intérêt général", a-t-il dit.
"Cette date nous permet de terminer des choses essentielles comme la réduction du déficit", a ajouté José Luis Zapatero, en promettant de remplir dans les semaines à venir "tous ses engagements afin de mener à bien la reprise économique".
Selon le calendrier annoncé vendredi, le prochain gouvernement pourra être en place "à partir du 1er janvier pour s'atteler à l'année économique 2012".
ats/afp/olhor
L'opposition ravie du scrutin anticipé
Le chef de l'opposition de droite espagnole, Mariano Rajoy, favori pour devenir le prochain chef du gouvernement, a salué vendredi l'annonce de législatives anticipées en novembre, tout en estimant qu'une "tâche très difficile" attendait le futur gouvernement. "C'est une bonne nouvelle", a déclaré Mariano Rajoy, chef du Parti populaire (PP), en commentant l'annonce par le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero d'élections législatives anticipées le 20 novembre.
Celles-ci étaient prévues en mars 2012. "Je suis conscient que le gouvernement qui sortira de ces élections aura une tâche très difficile. Mais ce gouvernement aura un large horizon et aura pour lui la confiance des Espagnols", a ajouté Mariano Rajoy devant la presse, en annonçant "de nouvelles mesures d'austérité" s'il est élu.
Le dirigeant conservateur a annoncé que le chômage serait la priorité de son gouvernement parce que, a-t-il dit, "c'est le problème le plus important auquel est confronté notre pays". Il a cité en particulier "le chômage des jeunes, qui atteint un niveau insupportable". Le chômage en Espagne s'élève en moyenne à 20,89% de la population active, selon les chiffres annoncés vendredi, et à 46,1% chez les 16-24 ans.
Magistrat de formation âgé de 56 ans, président du PP depuis 2004, Mariano Rajoy sera candidat pour la troisième fois à des élections législatives.