Des civils serbes bloquent actuellement les routes avec des pneus, des camions, des remorques et des rondins de bois. Des troubles ont éclaté lorsque les autorités de Pristina ont envoyé lundi des policiers albanophones occuper les postes-frontières, afin de faire respecter une interdiction d'importation des produits en provenance de Serbie.
Pristina a imposé cette interdiction en riposte au blocage des exportations kosovares par Belgrade, du fait d'un litige sur les réglementations douanières.
L'OTAN critiquée
Après trois journées de violences, la Kfor a déployé des soldats dans le nord du Kosovo, où un policier albanophone avait été tué par balles et où des nationalistes serbes avaient mis le feu à un poste-frontière.
Un dirigeant de la petite communauté serbe du Kosovo a accusé vendredi l'OTAN d'avoir prêté main forte aux autorités de Pristina dans cette affaire. "Nous ne permettrons pas que l'OTAN achemine des policiers et douaniers (albanophones) à la frontière, mais nous nous protègerons, de façon pacifique", a assuré Krstimir Pantic, maire de Kosovska Mitrovica, ville à prédominance serbe dans le nord du Kosovo.
BRUXELLES APPELLE AU CALME
L'Union européenne (UE) a exhorté vendredi la Serbie et le Kosovo à désamorcer les tensions après une série d'incidents survenus à leur frontière. La représentante de l'Union européenne (UE) pour la politique étrangère Catherine Ashton a déclaré que Robert Cooper, le médiateur de l'UE, se rendrait dans la région dans les jours qui viennent pour ramener les deux parties autour de la table des négociations.
L'opération de la police albanophone, qui a déclenché les violences, n'a pas été coordonnée avec les forces de l'OTAN et la Mission européenne de police et de justice (Eulex). L'Alliance Atlantique conserve environ 5000 hommes au Kosovo, douze ans après la guerre qui a mis fin à la domination de Belgrade sur cette ancienne province serbe. L'Eulex compte pour sa part quelque 650 hommes au Kosovo.
"J'exhorte Pristina et Belgrade à prendre la pleine mesure de ce qui est en jeu, à faire preuve du maximum de retenue, à éviter toute nouvelle escalade et à s'engager de manière constructive pour trouver une solution pacifique, négociée, sans délai supplémentaire", a déclaré à Bruxelles Catherine Ashton.
ats/afp/sbo