Modifié

Syrie: le Conseil de sécurité se réunit sans résultat

Le Conseil de sécurité de l'ONU, photographié ici le 13 juillet 2011, n'a pas réussi à se mettre d'accord. [Justin Lane]
Le Conseil de sécurité de l'ONU, photographié ici le 13 juillet 2011, n'a pas réussi à se mettre d'accord sur une résolution condamnant la Syrie. - [Justin Lane]
Une réunion d'urgence sur la répression syrienne contre l'opposition s'est tenue lundi au Conseil de sécurité de l'ONU, où Européens et Américains cherchaient à obtenir une condamnation de Damas. Mais elle s'est terminée sans résultat concret. Pendant ce temps, la répression s'est poursuivie.

La réunion avait été convoquée après les violences du week-end, dans lesquelles environ 140 personnes ont été tuées, principalement dans la ville de Hama, l'un des bastions de la contestation (lire Répression en Syrie).

La Grande-Bretagne la France, l'Allemagne et le Portugal, soutenus par les Etats-Unis, veulent pousser à l'adoption d'une résolution condamnant la répression, qui pourrait être à nouveau débattue mardi. Des diplomates ont cependant indiqué qu'il était plus probable que le Conseil de sécurité se mette d'accord sur une simple déclaration, non contraignante.

Réticences sino-russes

La Russie et la Chine, deux des cinq membres permanents du Conseil, avaient déjà menacé d'opposer leur veto à un projet de résolution, soutenues par le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud. Mais des diplomates ont souligné que tous les pays ont exprimé lundi leurs préoccupations face à l'intensification de la répression.

Certains pays qui s'opposaient à une action il y a deux mois se sont montrés ouvertement critiques envers le régime de Bachar al-Assad. "J'ai décelé une certaine convergence de vues et des inquiétudes partagées concernant l'escalade de la violence", a ainsi déclaré Hardeep Singh Puri, l'ambassadeur indien et président du Conseil de sécurité en août. "Les membres du Conseil se sont montrés préoccupés par l'escalade de la violence", a-t-il ajouté, indiquant toutefois qu'il n'y avait "pas d'urgence" à agir.

Quant à l'ambassadeur de Russie, Vitali Tchourkine, il a jugé la proposition de résolution "quelque peu excessive", mais a indiqué qu'une déclaration du Conseil pouvait faire l'objet d'un accord. "S'il y a la possibilité d'obtenir un texte (...) nous ne serions pas contre", a-t-il dit à la presse.

La Russie, la Chine et d'autres opposants à une résolution sont furieux que l'Otan se soit servi de résolutions sur la Libye pour justifier les attaques aériennes contre le régime de Mouammar Kadhafi. Ils craignent que l'adoption d'une résolution sur la Syrie risquait d'ouvrir la voie à une campagne militaire contre Bachar al-Assad, ce que les responsables européens et de l'Otan ont vivement démenti lundi.

ats/afp/hof

Publié Modifié

L'armée syrienne poursuit sa répression

Au moins 24 civils ont été tués lundi en Syrie, dont dix après la prière du soir au premier jour du Ramadan, par les tirs des forces de sécurité, a affirmé Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme

Après la prière, notamment six personnes ont été tuées à Irbine, au nord-est de Damas où des milliers de manifestants ont défilé. Selon Rami Abdel Rahmane, plus de 150 personnes ont été interpellées lundi soir.

Durant le week-end, les violences lors d'une offensive de l'armée syrienne ont
déjà fait 104 morts. Des chars ont pilonné un quartier résidentiel de Hama.

L'UE alourdit ses sanctions

L'Union européenne a alourdi ses sanctions contre le régime, décrétant un gel des avoirs et une interdiction de voyager visant cinq personnalités impliquées dans le mouvement de répression.

Catherine Ashton, porte-parole de la diplomatie européenne, a prévenu que d'autres mesures pourraient suivre "au cas où les dirigeants syriens persistent sur la voie actuelle".