Coop Norge, la principale coopérative de magasins du pays, a expliqué avoir pris cette décision, peu appréciée de certains joueurs, "par respect" pour les proches des 77 victimes des attaques perpétrées par l'extrémiste de droite. Ce dernier a reconnu, dans un "manifeste" de 1500 pages, avoir joué régulièrement à certains jeux, dont "World of Warcraft" et "Call of Duty - Modern Warfare", et ce notamment dans le but de préparer ses actes visant le "multiculturalisme".
Épargner les sensibilités
Dès le 24 juillet, Coop a donné pour consigne à tous ses magasins vendant des jeux vidéo - soit une cinquantaine sur 900 - de "retirer immédiatement de la vente" une cinquantaine de produits, y compris différentes versions de "World of Warcraft" et de "Call of Duty", a précisé à l'AFP Geir Inge Stokke, directeur pour les produits non-alimentaires au sein de la coopérative.
"Il s'agit d'épargner des gens qui, d'une manière ou d'une autre, ont été touchés par les actes terroristes.
Nous ne voulons pas qu'en allant acheter du pain et du lait, ils tombent nez-à-nez avec des jeux violents dans nos magasins", a-t-il expliqué. Coop Norge est une coopérative qui revendique 1,2 million de membres.
Selon les médias norvégiens, Platekompaniet, qui se présente comme le "leader de la vente de films, de musique et vidéo" dans le pays, a également retiré certains jeux. Contactée par l'AFP, la compagnie n'a pas répondu.
Début de polémique
Le retrait de ces jeux a suscité un certain malaise parmi la communauté norvégienne des joueurs en ligne. "Une telle logique est problématique lorsqu'on pense au nombre de gens qui jouent à ces jeux sans commettre de crimes ni d'agressions", écrivait, le 29 juillet sur son blog, Audun Rodem, un joueur enthousiaste comme tant d'autres dans le pays.
"Il n'est pas dans l'intention de Coop de stigmatiser qui que ce soit avec cette décision", a rétorqué Geir Inge Stokke. Selon lui, la direction de Coop évaluera plus tard s'il faut remettre en vente les jeux interdits. Il n'a pas été en mesure de dire quand.
afp/bkel
Breivik veut un psychiatre japonais
Anders Behring Breivik, l'extrémiste de 32 ans qui a avoué le carnage du 22 juillet en Norvège, a demandé à être expertisé par un psychiatre japonais, plus à même selon lui de le "comprendre" qu'un Européen, a déclaré son avocat à un journal norvégien mardi.
"Mon client a exprimé le souhait d'un expert japonais. Ce souhait tourne autour de son concept de l'honneur - il considère qu'un Japonais le comprendrait bien mieux qu'un Européen", a déclaré Geir Lippestad au quotidien Dagens Naeringsliv (DN).
Thomas Hegghammer, un expert norvégien du terrorisme et de l'islamisme, a relevé dans une récente interview à l'AFP que dans son manifeste de 1500 pages publié juste avant les faits, Behring Breivik, qui se voit comme un croisé en guerre contre l'islam, se montrait "fasciné par le Japon et la Corée".
Sur la base des premiers éléments disponibles sur la personnalité de Behring Breivik, plusieurs psychiatres interrogés par l'AFP jugent probable qu'il soit considéré comme pénalement responsable, ce qui ouvrirait la voie à un procès et à une peine de prison plutôt qu'à un internement en hôpital psychiatrique.
A l'heure actuelle, le Norvégien encourt 21 ans de prison pour "terrorisme", mais cela pourrait passer à 30 ans s'il était également poursuivi pour "crimes contre l'humanité".