Des marches de protestation se sont déroulées malgré la répression militaire, en premier lieu dans les villes de Hama et Daïr az Zour, toutes deux prises pour cibles par des chars et des blindés depuis le début du mois de jeûne du ramadan.
Une vingtaine de chars ont aussi été déployés samedi dans la ville côtière de Lattaquié faisant craindre une opération militaire. Un grand nombre d'habitants, en particulier des femmes et des enfants, ont commencé à fuir la ville.
Répression dans plusieurs villes
Selon les Comités de coordination locale, qui regroupent les opposants, six personnes ont été tuées par balles dans les faubourgs damascènes de Sakba et Douma, deux à Alep et deux autres dans la province d'Idlib, près de la frontière turque.
L'Observatoire syrien pour les droits de l'homme a lui compté quatre morts à Alep et un mort tué par un tireur embusqué à Homs. Des habitants ont rapporté que quatre manifestants avaient été tués à Hama, où des milliers de personnes ont défilé dans les rues pour réclamer à nouveau le départ du président syrien.
A Daïr az Zour, l'un des foyers du mouvement de contestation, des agents du renseignement militaire ont ouvert le feu sur des manifestants qui sortaient de plusieurs mosquées de la ville, faisant trois morts, a déclaré un médecin.
"Etouffer le soulèvement"
"Assad veut étouffer définitivement le soulèvement avant que la pression internationale ne devienne trop forte pour lui", a déclaré un habitant de Daïr az Zour. "Mais les gens sont sortis de pratiquement toutes les grandes mosquées de Daïr az Zour, à quelques mètres des chars qui occupent chaque grande place et chaque rond point."
Selon la télévision d'Etat, deux membres des forces de sécurité ont été tués par des hommes armés à Douma, près de Damas. La répression en Syrie s'est accentuée depuis le début du ramadan il y a deux semaines malgré les nouvelles menaces de sanctions américaines et les appels de la Turquie et de plusieurs pays arabes à l'arrêt des effusions de sang.
Appel d'Hillary Clinton
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a elle enjoint les partenaires commerciaux de la Syrie de se ranger du "bon côté de l'Histoire" en cessant leurs échanges avec Damas. "Nous pressons les pays qui continuent à acheter du gaz et du pétrole syriens, les pays qui continuent à envoyer des armes au (président syrien) Assad, les pays dont le soutien politique et économique le conforte dans sa brutalité, de se ranger du bon côté de l'Histoire".
Jeudi, l'ex-First Lady avait encouragé la Chine et l'Inde à imposer des sanctions à la Syrie dans le domaine de l'énergie, et la Russie à cesser ses ventes d'armes au régime de Damas, un client de longue date de Moscou en matière d'armement.
afp/boi
Nouvelle réunion du Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra une réunion spéciale jeudi 18 août consacrée aux droits de l'homme et à l'urgence humanitaire en Syrie, ont annoncé des diplomates vendredi.
La commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, et la sous-secrétaire aux affaires humanitaires, Valerie Amos, rendront compte de la situation au cours de cette réunion.
La France et les autres pays européens du Conseil, qui compte 15 membres, avaient demandé la tenue de cette nouvelle réunion dans le cadre des efforts pour maintenir la pression en faveur d'une action internationale contre le régime du président syrien Bachar al-Assad.
Le Conseil de sécurité a condamné les violences en Syrie le 3 août dans une déclaration, et un compte-rendu sur les événements survenus depuis lors lui a été présenté mercredi.
La France prie ses ressortissants de quitter la Syrie
Le ministère français des Affaires étrangères recommande aux Français de "quitter la Syrie par les moyens de transport commerciaux disponibles" et leur demande de signaler leur départ à l'ambassade de France à Damas.