"Notre riposte sécuritaire doit être assortie d'une réponse sociale", a affirmé David Cameron. Il s'exprimait dans un centre pour jeunes dans le petit village de Witney, situé dans sa circonscription de l'Oxfordshire, dans le centre de l'Angleterre.
Ces émeutes, qui ont embrasé quatre nuits consécutives plusieurs villes du pays, dont la capitale, ont fait cinq morts et terni l'image du pays à un an des Jeux olympiques d'été de Londres.
"Les problèmes sociaux qui couvent depuis des décennies nous ont explosé au visage", a poursuivi David Cameron. Il a dénoncé "l'effondrement moral à petit feu" de la société britannique et a accusé pêle-mêle "les enfants sans père, les écoles sans discipline, les récompenses accordées sans effort".
Nouvelle priorité nationale
Le premier ministre conservateur, qui multiplie depuis près d'une semaine les interventions, a aussi pointé du doigt l'Etat qui a "toléré (...), encouragé parfois, certains des pires aspects de la nature humaine", promettant une "révision" des politiques notamment "sur les écoles, les prestations sociales, l'éducation des enfants". Des enfants très jeunes, parfois âgés de seulement 11 ans, ont pris part aux émeutes.
Dans le détail, David Cameron a annoncé "une guerre totale" contre les "gangs" - affirmant que les "éradiquer était une nouvelle priorité nationale" - et un service civique pour les jeunes d'au moins 16 ans qui souhaitent volontairement "entraîner des enfants au foot" ou encore "rendre visite à des personnes âgées".
Le gouvernement britannique va aussi réfléchir à "durcir les conditions de ceux qui ne travaillent pas et reçoivent des aides", a prévenu David Cameron. Les personnes reconnues coupables d'avoir participé aux émeutes pourraient perdre leurs allocations, même si elles n'écopent pas d'une peine de prison, a précisé le ministre du Travail, Iain Duncan Smith, sur la BBC.
Réunion d'urgence
La ministre de l'Intérieur Theresa May devait présider lundi une nouvelle réunion d'urgence du gouvernement.
Les autorités pourraient décider de réduire le nombre de forces de police déployées dans la capitale, portées exceptionnellement à 16'000, alors qu'aucun incident sérieux n'a été déploré depuis mercredi matin dans le pays.
agences/lan
Encore des arrestations
La police continuait par ailleurs lundi à procéder à des arrestations dans la foulée des pillages et violences de la semaine dernière.
Plus de 2300 personnes ont jusqu'à présent été interpellées, obligeant pour la première fois des tribunaux à rester ouverts dimanche pour faire face à l'afflux de suspects.