Derrière une pancarte portant les mots "De mes impôts, zéro centime pour le pape. Etat laïc", les manifestants ont répondu à l'appel d'environ 140 associations de défense de la laïcité, de chrétiens progressistes, de militants de gauche ou de la cause homosexuelle.
Slogans et pancartes
De tous âges, les manifestants criaient des slogans ou portaient des pancartes avec les mots: "Dieu oui, Eglise non", "Cette jeunesse n'est pas celle du pape", "Stop, transphobie, sexisme, homophobie", "Et non, et non avec mes impôts" ou "Nous exigeons un véritable Etat laïc, la liberté de conscience est un droit". Quelques pèlerins des JMJ criaient "Vive le pape", "Cette jeunesse est celle du pape" au passage des manifestants.
Des manifestants du mouvement des "indignés", qui protestent contre les retombées sociales de la crise, participaient au défilé, autour de deux photos géantes du pape et de l'écrivain français Stéphane Hessel, auteur du manifeste "Indignez-vous".
Plus de 100 millions d'euros
Les défenseurs de la laïcité ont calculé que les différentes administrations auront dépensé plus de 100 millions d'euros (114 millions de francs) pour ces journées. Ce coût est jugé exorbitant alors que l'Espagne affiche le taux de chômage le plus élevé des pays industrialisés, soit 20,89% de la population active.
Les manifestants dénoncent notamment les coûts liés à la sécurité des JMJ (plus de 10'000 policiers mobilisés), à l'hébergement, avec la mise à disposition des pèlerins d'écoles et de salles de sport publiques. Ou encore la réduction accordée aux pèlerins sur les transports, au moment où le prix du ticket de métro vient d'être brusquement porté de un à 1,50 euro.
"Nous critiquons ce montage scandaleux à un moment où la situation économique est tellement angoissante, avec des familles entières au chômage. Cet étalage éloigne beaucoup de gens" de l'Eglise, regrette Evaristo Villar, du collectif progressiste Réseaux Chrétiens.
Les organisateurs des JMJ font eux valoir que ces journées, d'un coût estimé à 50,5 millions d'euros, sont autofinancées par les contributions des pèlerins et les dons d'entreprises.
"Séance de baisers" au passage du pape
Les JMJ ont débuté mardi. Le pape Benoît XVI doit arriver à Madrid jeudi. Des manifestants de la cause homosexuelle ont appelé à une "séance de baisers" au passage du souverain pontife. Cette séance vise à protester contre le "fondamentalisme de l'Eglise catholique" et "les condamnations moralisatrices sur la sexualité" exprimées par le Vatican, selon les organisateurs.
Plus d'un million de pélerins devraient participer à la messe finale concélébrée dimanche par 60 cardinaux et 800 évêques sur l'aérodrome de "Cuatro Vientos". Parmi eux 86'000 Italiens, 80'000 Espagnols, 50'000 Français et 1200 Suisses, dont 350 Romands (voir le site suisse consacré aux JMJ).
ats/cer