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Syrie: Assad jure que la répression a cessé

Les opérations des forces de sécurité syriennes contre les manifestants ont cessé, a déclaré le président Bachar al-Assad au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, alors que le Conseil de sécurité se réunit jeudi pour évoquer la question syrienne.

Lors d'un entretien téléphonique avec le président syrien, Ban Ki-moon a "exprimé son inquiétude face aux dernières informations faisant état de violations répandues et continues des droits de l'homme ", indiquent les Nations unies dans un communiqué. Selon les derniers développements, les forces syriennes ont fait 18 morts mercredi dans tout le pays.

"Le secrétaire général a insisté sur le fait que les opérations militaires et les arrestations de masse devaient prendre fin immédiatement. Le président Assad a déclaré que le les opérations de l'armée et de la police avaient cessé", ajoute le communiqué.

Ban Ki-moon a une nouvelle fois plaidé pour l'ouverture d'une enquête indépendante sur la mort de manifestants et sur les actes de violence. "Le secrétaire général a exhorté le président Assad à engager une processus crédible et pacifique de réforme en vue d'un vaste changement ", peut-on lire dans le communiqué.

Réunion de crise du Conseil de sécurité jeudi

La Haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU devrait quant à elle demander au Conseil de sécurité jeudi que la Cour pénale internationale lance une enquête sur la répression sanglante menée par le régime syrien contre ses opposants, selon des diplomates. Le Conseil de sécurité, qui comprend 15 membres, tiendra en effet une réunion sur la crise en Syrie jeudi.

La Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, et la coordonnatrice des secours d'urgence, Valerie Amos, devraient évoquer les derniers développements en Syrie, où la répression contre les manifestations aurait fait près de 2000 morts depuis cinq mois.

Des preuves de graves violations

Navi Pillay devrait indiquer "qu'il y a des preuves que la Syrie a commis de graves violations aux lois internationales sur les droits de l'homme", d'après une source diplomatique. La Haut commissaire pourrait en outre réclamer l'ouverture d'une "enquête internationale minutieuse" sur la répression, a également indiqué la même source à l'AFP.

Selon une autre source diplomatique, le département des droits de l'homme à l'ONU va suggérer que l'enquête soit menée par la Cour pénale internationale dans la mesure où "les allégations (contre la Syrie) sont si sérieuses, et crédibles, qu'une enquête au niveau national conduite par les Syriens serait insuffisante". Seul le Conseil de sécurité de l'ONU peut demander l'ouverture d'une enquête de la Cour pénale internationale.

Une autre session spéciale lundi à l'ONU

Autre rendez-vous: une session spéciale du Conseil des droits de l'homme aura également lieu lundi à Genève sur la situation en Syrie, a confirmé jeudi l'ONU. La demande, présentée par l'Union européenne, a été avalisée par 23 autres pays membres du Conseil, dont la Suisse.

Le Conseil a déjà tenu le 29 avril une session spéciale qui avait condamné la répression en Syrie. Il s'agira de la 17e session spéciale du Conseil organisée depuis 2006. L'Union européenne, à l'origine de cette initiative, a justifié la convocation du Conseil par la gravité de la situation des droits de l'homme en Syrie.

Enfin en raison du "comportement inacceptable des forces de sécurité syriennes", la Suisse a choisi de rappeler son ambassadeur à Damas pour consultations (lire: Troubles en Syrie).

agences/jzim

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