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Libye: les rebelles craignent un massacre à Tripoli

Mustapha [IAN LANGSDON]
Moustapha Abdeljalil craint qu'une bataille à Tripoli ne tourne à "une véritable boucherie". - [IAN LANGSDON]
Le chef des rebelles libyens a affirmé que l'étau se resserrait autour de Tripoli, tout en affirmant craindre un massacre dans la capitale en raison du refus de Mouammar Kadhafi de partir, dans un entretien publié jeudi par le quotidien Asharq al-Awsat.

"L'étau se resserre autour de Tripoli, depuis les montages de l'Ouest, à Sorman, à Zawiyah et sur le flanc est de Tripoli", a affirmé Moustapha Abdeljalil, président du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion basé à Benghazi (est).

Moustapha Abdeljalil a dit craindre qu'une bataille pour la prise de Tripoli ne tourne à "une véritable boucherie au vu du comportement de Kadhafi". Les rebelles multiplient actuellement les fronts en Libye pour tenter de couper les lignes d'approvisionnement à la capitale et ainsi accroître la pression sur le régime. Moustapha Abdeljalil a espéré fêter l'Aïd el-Fitr à Tripoli, faisant allusion à la fête marquant la fin du mois de jeûne musulman du ramadan fin août.

Des négociations seulement si Kadhafi s'en va

Le chef de la rébellion, joint par téléphone par le quotidien panarabe Asharq al-Awsat, a par ailleurs réaffirmé les revendications des insurgés. "Nous n'accepterons de négocier qu'avec le départ de Kadhafi et de ses fils comme préalable", a-t-il expliqué en démentant une nouvelle fois toute négociation directe ou indirecte avec le régime.

"Kadhafi ne quittera pas facilement le pouvoir, il le fera dans le désastre, un désastre dont lui et sa famille seront les premières victimes", a-t-il prédit, soulignant que le monde entier réclame le départ du colonel Kadhafi, qu'il a accusé d'actes "arbitraires" et de "terrorisme".

Il a par ailleurs critiqué le Jordanien Abdel Ilah Khatib, envoyé spécial pour la Libye du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, lui reprochant de ne pas prendre en compte la revendication principale des rebelles d'un départ du dirigeant libyen. "Toutes les initiatives de M. Khatib font fi de cette revendication. Il est venu en Libye trois ou quatre fois et il n'a jamais rencontré Kadhafi mais ses fils et son entourage", a déclaré le chef du CNT.

afp/jzim

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Les insurgés multiplient les fronts pour affaiblir le régime

Les insurgés libyens accentuent la pression sur le régime de Mouammar Kadhafi en multipliant les fronts et en cherchant à prendre le contrôle de portions de routes approvisionnant Tripoli, où le chef de la rébellion redoute un massacre.

Les insurgés ont ouvert depuis mercredi trois nouveaux fronts, l'un à Ajaylat, dans l'Ouest libyen, l'autre dans l'Est à Al-Hicha, à mi-distance entre Misrata et Syrte, la ville natale du colonel Mouammar Kadhafi, et un troisième à Morzuk, dans le Sud-Ouest saharien. Par ailleurs, des combats étaient toujours en cours notamment à Brega, dans l'Est et à Zawiyah, à une quarantaine de km à l'ouest de Tripoli.

Enfin, les rebelles ont "pris le contrôle de la raffinerie" d'une soixantaine d'hectares de Zawiyah ainsi que des zones résidentielles alentour mercredi soir, a annoncé un commandant sur le terrain.