Les insurgés ont ouvert depuis mercredi trois nouveaux fronts, l'un à Ajaylat, dans l'Ouest, l'autre dans l'Est à Al-Hicha, à mi-distance entre Misrata et Syrte, ville natale du colonel Mouammar Kadhafi, et un troisième à Morzuk, dans le Sud-Ouest saharien.
Parallèlement, des combats se déroulaient à Brega, dans l'Est, et à Zawiyah, à une quarantaine de km à l'ouest de Tripoli. Les rebelles ont affirmé contrôler la raffinerie de Zawiyah, la seule de l'Ouest libyen et l'une des dernières sources d'approvisionnement du régime en pétrole et en gaz. Mais le régime a démenti. De leur côté, des avions britanniques ont coulé un navire des forces du colonel près de Zawiyah, a annoncé jeudi le ministère britannique de la défense.
Tripoli pilonnée
Vendredi vers 01H00 (23H00 GMT jeudi), plusieurs détonations ont été entendues dans le secteur de la résidence du colonel Kadhafi dans le centre de Tripoli, ainsi qu'à l'ouest de la capitale. Dans la journée, le centre de Tripoli et sa banlieue-est, Tajoura, avaient été également la cible de raids, selon des témoins. L'Alliance atlantique a intensifié ces raids ces derniers jours sur les environs de la capitale.
Au moment où les rebelles s'approchent de la capitale, bastion du régime, le Premier ministre Baghdadi Mahmoudi a lancé un appel à "un cessez-le-feu immédiat" et au dialogue, tout en excluant un départ de Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans. Le président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion basé à Benghazi (est), Moustapha Abdeljalil, a en revanche rappelé que le départ de Mouammar Kadhafi était un préalable à toute discussion.
Tenue de négociations?
Des informations contradictoires ont circulé ces derniers jours sur la tenue à Djerba en Tunisie, et à Tunis de négociations entre représentants du régime et de l'insurrection. L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a dit au journal Le Parisien avoir participé à des "discussions" en Tunisie pour tenter de trouver une issue au conflit, mais sans en révéler la teneur et sans préciser ses interlocuteurs.
En attendant, les rebelles semblent marquer des points sur le terrain. A une trentaine de km au nord-ouest de la ville côtière de Zawiyah, ils contrôlaient la quasi-totalité de Sabrata, à l'exception de la partie orientale de la ville, selon Abdel-Salam Othman, un porte-parole des rebelles. Sabrata et Zawiyah sont situées sur la route côtière reliant la Tunisie à Tripoli, qui sert à l'approvisionnement du régime.
Avec l'étau qui se resserre autour de Tripoli, la tension est de plus en plus perceptible sur les visages des Tripolitains, dont la vie est rythmée par les raids de l'Otan et perturbée par la pénurie de carburant, la multiplication des points de contrôle. A lire: Rébellion libyenne
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