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Escalade militaire entre Israël et Gaza

Un soldat israélien surveille la frontière avec l'Egypte après l'attentat de jeudi. [REUTERS - Ronen Zvulun]
Un soldat israélien surveille la frontière avec l'Egypte après l'attentat de jeudi. - [REUTERS - Ronen Zvulun]
Les attaques qui ont fait jeudi huit morts dans le sud d'Israël, attribuées par l'Etat hébreu à un groupe radical palestinien de Gaza, ont provoqué une escalade de violences faisant craindre un nouveau conflit.

"Si le Hamas (au pouvoir à Gaza) veut l'escalade il paiera le prix fort", a averti vendredi le porte-parole de l'armée israélienne, le général Yoav Mordehaï. Il n'a pas exclu une opération terrestre contre le mouvement islamiste palestinien, qui contrôle la bande de Gaza et qu'Israël tient pour responsable, au moins indirectement, des attaques de jeudi. Le porte-parole a souligné à la radio publique que "toutes les options sont ouvertes, y compris celle d'une action ponctuelle" terrestre.

La police a été placée vendredi en état d'alerte dans tout Israël. Elle a fortement limité l'accès des fidèles musulmans à l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille ville de Jérusalem. Depuis le début de la journée, des combattants de la bande de Gaza ont tiré une douzaine d'engins contre le sud d'Israël, a-t-on appris de sources palestiniennes et israéliennes.

Des groupes armés palestiniens de la bande de Gaza ont tiré une douzaine d'engins contre le sud d'Israël depuis le début de la journée de vendredi, faisant un blessé grave, a-t-on appris de sources palestiniennes et israéliennes. Ces tirs ont été suivis vendredi de trois frappes aériennes israéliennes sur l'enclave palestinienne, dont l'une a fait un blessé, un passant, selon une source médicale locale.

Promesse de vengeance

Jeudi, sept Palestiniens ont été tués dans des raids aériens israéliens sur la bande de Gaza menés après la triple attaque perpétrée près de la station balnéaire d'Eilat, dans le sud d'Israël (lire: Proche-Orient). Quatre dirigeants des Comités de résistance populaire (CRP) qui selon le Shin Beth (la sécurité intérieure israélienne) sont "impliqués dans les attaques" de jeudi, ont été tués, notamment le chef de cette organisation radicale basée à Gaza, Kamal al-Nayrab.

Les CRP, qui regroupent des combattants issus de tous les mouvements palestiniens, nationalistes et islamistes, ont promis de se venger. Ils ont revendiqué plusieurs tirs de roquettes et d'obus de mortier contre Israël depuis jeudi.

Sept assaillants ont également péri dans la série d'attaques soigneusement coordonnées dans le secteur d'Eilat, au bord de la mer Rouge, près des frontières égyptienne et jordanienne, selon le général Tal Rousso, commandant de la région sud. L'un d'eux a péri "en actionnant sa ceinture d'explosifs".

En Egypte, les médias officiels ont fait état de la mort de trois policiers et de deux autres personnes non identifiées à la suite de tirs d'un hélicoptère israélien qui traquait des activistes près de la frontière après les attaques d'Eilat.

La presse s'inquiète

La presse israélienne faisait vendredi ses manchettes sur "l'attaque terroriste dans le Sud" qui a coûté la vie notamment à six civils, dont deux soeurs tuées avec leurs époux, malgré des avertissements sur une opération de commando imminente. Les journaux s'inquiètent du risque de dégradation de la sécurité entre Israël et l'Egypte.

"La paix avec l'Egypte qui constitue depuis trois décennies un pilier de la sécurité d'Israël a été gravement ébranlée", relève le Haaretz (gauche). Le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot se demande si Israël "ne doit pas se contenter de compléter une clôture de sécurité le long de la frontière mais devait aussi déployer des forces importantes" pour prévenir de nouveaux incidents.

En Egypte, le gouverneur de la province du Nord-Sinaï, Abdel Wahab Mabrouk, a assuré que les auteurs des attaques en Israël n'étaient pas venus du territoire égyptien, en faisant état de strictes mesures de sécurité dans la région. L'armée et la police égyptiennes y mènent depuis plusieurs jours une campagne contre les membres d'un groupe armé soupçonné d'avoir fait exploser le gazoduc livrant Israël et d'avoir attaqué un poste de police.

La Maison Blanche, l'ONU et l'Union européenne ont condamné fermement les attaques en Israël, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton pressant l'Egypte de sécuriser le désert du Sinaï.

afp/jzim

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Les CRP nient l'attaque de jeudi

Les Comités de résistance populaire (CRP), un groupe radical palestinien de Gaza mis en cause par Israël, ont nié vendredi être responsables des attaques meurtrières perpétrées jeudi dans le sud d'Israël.

"Nous saluons (cette opération) et nous en sommes fiers, mais nous ne la revendiquons pas", a déclaré le porte-parole des CRP, Abou Moujahed, lors des funérailles de cinq activistes tués jeudi dans un raid de représailles israélien à Rafah (sud du territoire).