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Syrie: des morts malgré l'appel au départ d'Assad

Des manifestants (ici à Deraa) ont bravé les forces de sécurité qui quadrillaient massivement tous les foyers de la contestation dans le pays.
Des manifestants (ici à Deraa) ont bravé les forces de sécurité qui quadrillaient massivement tous les foyers de la contestation dans le pays.
Au lendemain de la mort d'au moins 31 personnes, dont quatre enfants, dans la répression des manifestations menée par l'armée syrienne dans plusieurs villes du pays, des blindés ont pénétré samedi dans Homs. Les victimes ont été tuées par balle dans la province de Deraa, à Homs, dans des banlieues de la capitale et dans la ville de Palmyre

Des blindés ont pénétré samedi à l'aube à Homs (centre) dans le quartier de Khalidyieh où cinq manifestants avaient été tués la veille lors d'un rassemblement contre le régime du président Bachar al-Assad, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Plusieurs blindés ont pris position à l'aube dans le quartier de Khalidyieh", a affirmé à l'AFP le président de l'OSDH Rami Abdel Rahmane, basé en Grande-Bretagne.

"Durant toute la nuit et ce matin (samedi) des tirs ont été entendus à Khalidiyeh, à Baba Omrou et à Inchaat", a-t-il ajouté. Les manifestations contre le régime de Bachar al-Assad, lors du troisième vendredi de ramadan, se sont soldées par la mort de 31 personnes, dont 13 dans la région de Homs. Jeudi, Bachar al-Assad avait assuré que les opérations militaires contre les contestataires avaient pris fin lors d'une conversation téléphonique avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Nombreuses victimes

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé à Londres), il y a eu 11 morts et 16 blessés dans des localités de la banlieue de Deraa, berceau de la contestation entamée mi-mars: cinq à Ghabagheb, dont deux enfants de 11 et 16 ans, quatre à Hirak, un à Ankhel et un homme de 72 ans tombé sous les balles à Naawa.

En outre, un manifestant a été tué à Harasta, dans la banlieue de Damas, selon l'OSDH, et trois autres ont été tués à Homs (centre), selon un militant sur place. Vendredi soir, le dernier bilan de la répression s'élevait ainsi à au moins 31 morts selon les militants des droits de l'homme.

Sous le slogan "les prémices de la victoire", des manifestants ont bravé les forces de sécurité qui quadrillaient massivement tous les foyers de la contestation dans le pays.

Comme depuis le début du mouvement, l'agence officielle syrienne Sana a donné une version différente, annonçant que des "hommes armés" avaient tué trois policiers et un civil et blessé une dizaine de membres des forces de l'ordre à Ghabagheb, Ankhel et Harasta.

La Russie ne suit pas la communauté internationale

La Russie s'est pour sa part distinguée de la communauté internationale en s'opposant au départ du président syrien Bachar al-Assad réclamé par les Occidentaux. La Russie continuera de défendre sa "position de principe sur la Syrie", a déclaré vendredi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch.

"Nous ne partageons pas le point de vue des Etats-Unis et de l'Union européenne à l'égard du président Bachar al-Assad et allons continuer de défendre notre position de principe sur la Syrie", a précisé Alexandre Loukachevitch.

L'Espagne s'est par contre associée vendredi à la demande de plusieurs pays européens pour obtenir une résolution "plus ferme" à l'encontre du régime syrien, dénonçant "une répression violente" contre une révolte dans le pays.

Volonté d'obtenir une résolution de l'ONU

La veille, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Portugal avaient annoncé qu'elles allaient chercher à obtenir une résolution de l'ONU imposant des sanctions à l'encontre du régime syrien. Le président américain Barack Obama a lui appelé Assad à quitter le pouvoir, tandis que la Suisse a rappelé son ambassadeur à Damas pour consultation (lire: Troubles en Syrie ).

Enfin la Turquie n'est pas encore prête à appeler au départ du président syrien Bachar al-Assad, mais réclame à nouveau l'arrêt "immédiat" de la répression sanglante, selon des officiels turcs.

agences/jzim/olhor

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