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Les survivants d'Utoya sur les lieux du drame

Les centaines de personnes venues se recueillir ont été prises en charge. [Fabrizio Bensch]
Les centaines de personnes venues se recueillir ont été prises en charge. - [Fabrizio Bensch]
N'ayant dû leur salut qu'à leur fuite à la nage, à une cachette judicieuse ou bien simplement à la chance, les rescapés de la fusillade d'Utoya sont retournés samedi sur la petite île norvégienne où 69 de leurs camarades ont péri il y a un mois.

Selon la Sécurité civile norvégienne qui organise la visite, 750 personnes, des survivants accompagnés de leurs proches, se sont manifestés pour se rendre sur l'île d'Utoeya, où l'extrémiste Anders Behring Breivik a ouvert le feu il y a un mois contre des jeunes travaillistes réunis en camp d'été.

08 20 utoya 3 reu [REUTERS - Fabrizio Bensch]
08 20 utoya 3 reu [REUTERS - Fabrizio Bensch]

Lui-même travailliste, le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg devait aussi se joindre à cette visite.

"Je sais que ça va être une journée très lourde à vivre mais je sais aussi que cela permettra d'alléger mon fardeau à l'avenir", confie Adrian Pracon, 21 ans, qui a survécu aux balles de l'extrémiste Anders Behring Breivik et qui a choisi de revenir sur les lieux du crime. "Il était là, à 5 ou 10 mètres de moi, en train de tirer sur ceux qui essayaient de s'enfuir en nageant. Il s'est retourné et a pointé son arme sur moi", explique le jeune homme à l'AFP.

"J'étais allongé, je faisais le mort"

"J'étais épuisé, tout ce que j'ai réussi à dire, c'est "ne tire pas". Il a semblé réfléchir un moment, puis il est reparti", se souvient-il.

Presque un mois après, les survivants ont montré sur les lieux du drame qu'ils n'oublieraient pas. [KEYSTONE - Hannibal Hanschke]
Presque un mois après, les survivants ont montré sur les lieux du drame qu'ils n'oublieraient pas. [KEYSTONE - Hannibal Hanschke]

La seconde rencontre s'est produite quelques minutes plus tard, quasiment au même endroit où plusieurs autres jeunes s'étaient alors massés. "J'étais allongé et je faisais le mort. Il m'a tiré dessus pour s'assurer que j'étais bien mort. Je pense qu'il visait la tête mais il m'a raté et j'ai été atteint à l'épaule", précise Adrian.

Sur place, un important dispositif de soutien a été déployé avec médecins, psychiatres, pasteurs et imams, comme ce qui avait été déjà fait vendredi lors de la visite de quelque 500 proches des victimes.

Journée de commémoration nationale

Dimanche, une journée de commémoration nationale est prévue en Norvège avec un concert réunissant les principaux artistes du royaume, auquel assisteront la famille royale, les chefs de gouvernement des pays nordiques, des familles de victimes et des survivants.

Extrémiste hostile à l'islam et au multiculturalisme, Behring Breivik, 32 ans, avait débarqué le 22 juillet sur Utoya où se tenait un camp d'été de jeunes travaillistes. Armé d'un fusil semi-automatique et d'un pistolet, il avait ouvert le feu sur les adolescents, traquant ceux qui fuyaient et achevant les blessés, méthodiquement et calmement, selon les témoignages. Cette tuerie avait duré plus d'une heure.

Vendredi, le tribunal d'Oslo a prolongé d'un mois son placement en isolement total, un traitement que le tueur a qualifié de "torture sadique".

ats/mej

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