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Kadhafi promet de se battre jusqu'au bout

Pour Mouammar Kadhafi, la place de "Guide de la révolution" n'est pas un poste que l'on peut abandonner.
Personne ne sait où se trouve Mouammar Kadhafi.
Le colonel Kadhafi, qui reste introuvable, a promis tôt mercredi dans un nouveau message audio de se battre jusqu'au "martyre" ou à la victoire. Sur le terrain, les combats continuent, notamment près de Syrte, la ville natale du "Guide" libyen.

Mouammar Kadhafi a promis de se battre jusqu'au "martyre" ou jusqu'à la victoire contre l'Otan. Il a qualifié de décision "tactique" son départ de son quartier général de Bab al Aziziah, tombé mardi aux mains des insurgés (lire: Insurrection en Libye).

"Bab el-Aziziya n'était plus qu'un tas de décombres après avoir été la cible de 64 missiles de l'Otan" depuis le début du conflit, a-t-il dit dans un message sonore diffusé par une radio de Tripoli et repris par Al Orouba et le site internet d'Al-Libiya, la chaîne de son fils Seif al-Islam, qui a cessé d'émettre.

Une explosion ce mardi 23 août près du quartier général de Mouammar Kadhafi à Bab al-Aziziya. [KEYSTONE - Sergey Ponomarev]
Une explosion ce mardi 23 août près du quartier général de Mouammar Kadhafi à Bab al-Aziziya. [KEYSTONE - Sergey Ponomarev]

"Les volontaires peuvent venir en Libye et nous allons leur fournir armes, munitions et entraînement", a de son côté dit le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, aux chaînes de télévision AlRai et al Orouba. Selon lui, plus de 6500 personnes sont arrivées à Tripoli ces dernières heures pour rejoindre les rangs des partisans de Mouammar Kadhafi.

Il a promis de transformer la Libye en "volcans, lave et flammes" et a affirmé que les dirigeants de l'insurrection ne connaîtraient aucun répit s'ils quittaient leur fief de Benghazi (est) pour s'installer dans la capitale, comme ils entendent le faire. Selon lui, Mouammar Kadhafi est capable de résister pendant des années aux insurgés.

Poursuite des combats

Sur le terrain, plusieurs dizaines de missiles Grad et des obus de mortier ont été tirés sur Tripoli dans la nuit de mardi à mercredi, a déclaré un témoin cité par la chaîne de télévision Al Arabia. Des pro-Kadhafi ont également lancé une attaque contre la ville d'Adjelat, à l'ouest de Tripoli, avec des roquettes et des chars, selon Al Arabia.

Par ailleurs, les forces loyales à Mouammar Kadhafi ont tiré mardi soir plusieurs missiles Scuds depuis les environs de Syrte, ville d'origine du dirigeant libyen, en direction de l'enclave de Misrata contrôlée par les rebelles, selon les insurgés locaux.

Ce rebelle crie victoire lorsque lui et les autres combattants entrent dans Bab al-Aziziya. [Zohra Bensemra]
Ce rebelle crie victoire lorsque lui et les autres combattants entrent dans Bab al-Aziziya. [Zohra Bensemra]

De leur côté, les rebelles ont resserré mardi leur étau sur Syrte. Ils ont avancé depuis Misrata, à l'ouest, et Brega, à l'est, et ne sont plus qu'à quelques dizaines de kilomètres de la ville. Une délégation du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion, s'est rendue sur place pour négocier avec les chefs des tribus locales une reddition pacifique de la ville, selon une source au sein du CNT.

Les insurgés mènent en outre des combats acharnés pour s'emparer de la grande oasis de Sebah (centre), qui pourrait être le dernier bastion des partisans de Mouammar kadhafi, a annoncé mardi le colonel Ahmed Bani, l'un des porte-parole militaire de la rébellion.

Juger Kadhafi en Libye

Pour l'heure, le mystère reste entier sur la situation du "Guide". "Cela va prendre du temps de le trouver", a affirmé le colonel Bani. La bataille de Tripoli ne s'achèvera qu'avec l'arrestaton de Mouammar Kadhafi, a toutefois assuré le président du CNT, Moustapha Abdeljalil. Selon lui, les combats qui se déroulent depuis trois jours dans la capitale libyenne ont fait plus de 400 morts et 2000 blessés.

Les rebelles veulent par ailleurs juger Mouammar Kadhafi avant qu'il ne soit livré à la Cour pénale internationale (CPI), qui l'a inculpé de crimes de guerre, a assuré un porte-parole des insurgés. Et pas question de lui laisser une porte de sortie: "C'est impossible. Il n'a absolument aucune chance de s'enfuir. Kadhafi n'a pas le choix", a-t-il dit.

Sur le plan diplomatique, le numéro deux du CNT, Mahmoud Jibril, a annoncé la tenue mercredi à Doha d'une réunion internationale sur une assistance humanitaire urgente de 2,5 milliards de dollars qui serait versée avant la fin du mois au CNT. Ce motant doit permettre aux rebelles de payer les salaires des fonctionnaires et répondre aux besoins les plus urgents de la population.

agences/nr

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Au Rixos, les journalistes sont coupés du monde

Une trentaine de journalistes étrangers étaient confinés mardi soir, privés d'electricité dans un hôtel de Tripoli qui a essuyé mardi des tirs de balles perdues alors que le QG de Mouammar Kadhafi tout proche tombait aux mains des rebelles.

Les journalistes à l'hôtel Rixos sont pour la troisième nuit d'affilée coupés du monde, sans télévision ni internet et avec un réseau de téléphonie mobile très perturbé, selon le journaliste de l'AFP.

Il se trouve avec le reste du groupe au premier étage du bâtiment, qui est toujours gardé par des hommes armés du régime.

Alors que des images de la prise du complexe résidentiel de Bab el-Aziziya (résidence du colonel Kadhafi) à Tripoli passaient en boucle dans plusieurs chaînes internationales, les gardes affirmaient aux journalistes que le QG du colonel Kadhafi n'était pas tombé aux mains de la rébellion.

"Tout va bien", répètent-ils aux journalistes qui ont le sentiment d'être pris en otage, selon le journaliste de l'AFP sur place.

L'hôtel a été touché mardi par plusieurs balles perdues et des tirs sporadiques étaient entendus de temps en temps dans l'établissement. Les journalistes portent leurs gilets pare-balles et leur casque et ont accroché des banderoles sur lesquelles ils ont écrit: TV, Presse, ou en encore en arabe: "presse, ne tirez pas".

De temps en temps, des hommes armés entrent se ravitailler ou faire un tour de surveillance. Un jeune armé d'une Kalachnikov est monté au premier étage, mais les journalistes l'ont convaincu de redescendre, a ajouté le journaliste de l'AFP. "Si tu veux te battre vas en bas", lui a lancé un des journalistes.