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Gaza: illusion de trêve entre le Hamas et Israël

La nouvelle vague de violences à Gaza s'est produite à la suite d'attaques qui ont fait huit morts le 18 août dans le sud d'Israël, à Eilat. [MOHAMMED SABER]
La nouvelle vague de violences à Gaza s'est produite à la suite d'attaques qui ont fait huit morts le 18 août dans le sud d'Israël, à Eilat. - [MOHAMMED SABER]
Israël était engagé jeudi dans cycle de représailles avec le groupe radical Jihad islamique dans la bande de Gaza, dont deux membres ont été tués en 24 heures, tout en s'efforçant de maintenir une trêve avec le Hamas, qui contrôle le territoire palestinien. Jeudi soir, l'aviation israélienne a lancé un nouveau raid contre la bande de Gaza, faisant deux morts.

L'aviation israélienne a lancé jeudi soir un nouveau raid contre la bande de Gaza, qui a fait deux tués palestiniens, ont indiqué les services d'urgences palestiniens à Gaza. Ces nouveaux décès portent à onze le nombre de morts depuis mercredi matin.

Une trêve tacite -à laquelle s'était joint le Jihad islamique- était censée être en place depuis lundi entre le Hamas et Israël, après plusieurs jours de tirs de roquettes palestiniennes et de frappes israéliennes. Mais en 24 heures, la reprise des violences avait coûté la vie à six Palestiniens tués lors de raids aériens israéliens dans la bande de Gaza, d'où 19 roquettes et obus de mortiers ont été tirés vers le sud d'Israël.

"Nous continuerons à frapper ceux qui nous frappent. Le Jihad islamique, qui a la gâchette facile, commence à en payer le prix", a affirmé le ministre chargé de la défense passive, Matan Vilnaï, à la radio militaire. "Nous avons touché ceux qui le méritaient et nous continuerons à le faire tant qu'il y aura du terrorisme contre Israël", a prévenu le ministre.

Le Hamas en cause, selon Israël

Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, est "responsable de ce qui se passe dans la bande de Gaza", a affirmé Matan Vilnaï, tout en soulignant que le mouvement islamique faisait "preuve de prudence, car il (avait) tout intérêt à laisser passer cette vague" de violence. "Dans le passé, il a déjà payé le prix fort", a insisté le ministre, faisant allusion à l'opération "Plomb durci" lancée par l'armée israélienne entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009, qui a coûté la vie à plus de 1400 Palestiniens, en majorité des civils.

Le ministre chargé des services de renseignements, Dan Meridor, a pour sa part affirmé à la radio publique qu'Israël était prêt à respecter une trêve tacite. "Nous ne porterons pas atteinte au calme, si l'autre partie (palestinienne) en fait autant", a-t-il déclaré. "Mais nous n'attendrons pas que l'on nous tire dessus et que des gens meurent pour agir", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'armée a pour sa part affirmé dans un communiqué que l'aviation avait attaqué depuis mercredi soir "un site servant à stocker des armes" dans le nord de la bande de Gaza ainsi qu'un tunnel de contrebande et un atelier de fabrication d'armes dans le sud de la région. "L'armée israélienne ne tolérera aucune tentative de porter atteinte aux civils et aux soldats israéliens et n'hésitera pas à répondre avec force et détermination contre tous ceux qui recourent au terrorisme jusqu'à ce que le calme revienne", a averti le porte-parole.

Israël cherche l'escalade, selon le Hamas

Dans un communiqué, le gouvernement du Hamas, au pouvoir à Gaza, avait fustigé mercredi "la violation de l'accalmie" par Israël, l'accusant de chercher "l'escalade". Les principales factions palestiniennes de Gaza sont convenues de stopper les tirs "à condition qu'Israël cesse ses attaques" contre le territoire. Le calme avait prévalu mardi.

La nouvelle vague de violences s'est produite à la suite d'attaques qui ont fait huit morts le 18 août dans le sud d'Israël, à Eilat. Les forces israéliennes avaient abattu plusieurs assaillants, qui appartenaient selon l'Etat hébreu à un groupe radical palestinien de Gaza. Cinq policiers égyptiens avaient aussi été tués dans des échanges de tirs, provoquant une crise diplomatique entre les deux pays voisins.

Le bilan des victimes s'alourdit

Les tirs de roquettes vers le sud d'Israël se sont également poursuivis. L'une de ces roquettes a provoqué mercredi soir des dégâts dans un bâtiment public, tandis qu'une deuxième a touché une voiture. Un bébé qui se trouvait à bord du véhicule a été légèrement blessé, selon une porte-parole de la police israélienne.

Côté palestinien, le bilan s'est alourdi jeudi matin avec le décès d'un homme qui avait été blessé lors de l'attaque d'une salle de sport à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, dans la nuit de mercredi à jeudi.

afp/olhor

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Oeil pour oeil, dent pour dent

"Si Israël stoppe ses attaques, la résistance palestinienne mettra fin aux tirs de roquettes. Nous ne voulons pas une escalade, mais s'il y a la moindre agression israélienne, nous riposterons", a déclaré à l'AFP un porte-parole du Jihad islamique à Gaza, Daoud Shihab.

Israël et le Jihad islamique se sont engagés dans un nouveau cycle de représailles après la mort d'un militant des Brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique, tué mercredi dans une frappe israélienne, suivie de tirs de roquettes et de mortiers contre Israël et de raids aériens israéliens.