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Mexique: 53 morts dans l'attaque d'un casino

Les pompiers ont lutté pendant quatre heures pour maîtriser l'incendie criminel. [Victor Hugo Valdivia]
Les pompiers ont lutté pendant quatre heures pour maîtriser l'incendie criminel. - [Victor Hugo Valdivia]
Au moins 53 personnes ont trouvé la mort jeudi dans un casino de Monterrey, au nord du Mexique, dans un incendie provoqué par un commando probablement lié à un cartel de la drogue, attaque qualifiée "d'acte de terreur" par le gouvernement mexicain.

"A ce stade nous avons déjà dénombré 53 morts", a dit en fin de soirée jeudi le gouverneur de l'Etat du Nuevo Leon, Rodrigo Medina, à la chaîne Televisa.

Dans une interview au quotidien Milenio, le gouverneur a précisé que l'attaque contre le Casino Royale (bien: Casino Royale) de Monterrey, capitale de l'Etat du Nuevo Leon, avait été perpétrée vers 16h00 (23h00 en Suisse) par un groupe d'hommes arrivés au casino à bord de deux véhicules. Le bâtiment, d'une surface de 1720 m2, a pu être incendié "avec des liquides inflammables comme de l'essence", a dit le gouverneur Rodrigo Medina.

Un témoin a raconté à des journalistes sous couvert de l'anonymat: "Les personnes sont entrées, j'ai vu l'une d'entre elles, il avait la tête rasée, il nous a dit des paroles horribles et ensuite nous a criés: tous au sol!". "Je ne sais pas si c'est une arme qui fait un tel bruit, mais on a entendu comme un bruit de tonnerre impressionnant, je ne veux pas revivre quelque chose de semblable", a dit ce témoin. Ce dernier a encore raconté qu'avec d'autres personnes il n'avait dû sa survie qu'à sa fuite par le toit pour échapper aux flammes.

Quatre heures pour maîtriser l'incendie

Le directeur de la protection civile du Nuevo Leon, Jorge Camacho, a donné une première explication de l'ampleur de la tragédie: en entendant des détonations, les personnes se trouvant à l'intérieur du casino se sont réfugiées dans les toilettes ou des bureaux au lieu d'utiliser la sortie de secours, sans imaginer que l'incendie se propagerait aussi rapidement. Les pompiers ont mis presque quatre heures à maîtriser l'incendie et ont dû ouvrir des brèches dans les murs du bâtiment pour accéder aux étages.

Le président mexicain Felipe Calderon, a condamné l'attaque contre le casino de Monterrey en s'exprimant sur son compte Twitter. "C'est avec une profonde consternation que j'exprime ma solidarité avec le Nuevo Leon et avec les victimes de cet acte aberrant de terreur et de barbarie", a écrit le président mexicain.

Dans un message à la presse, le porte-parole du gouvernement chargé des questions de sécurité, Alejandro Poiré, a dénoncé un "acte de terreur inadmissible". Il a assuré qu'il ne resterait "pas impuni". Le président Calderon a demandé au ministre de l'Intérieur, Francisco Blake, de se rendre à Monterrey pour diriger personnellement l'enquête.

Multiples affrontements de la pègre

Ville de 4 millions d'habitant, la troisième du Mexique, Monterrey était voici encore trois ans la vitrine industrielle et universitaire du Mexique. L'Etat du Nuevo Leon et sa capitale, l'un des pôles industriels du Mexique, sont devenus depuis le théâtre d'actions de plus en plus violentes des narcotrafiquants. En juillet, Monterrey avait connu sa semaine la plus violente avec 71 morts dans des affrontements liés aux trafiquants de drogue.

Selon un récent décompte du quotidien national Reforma, au premier semestre 2011, la violence liée au crime organisé a fait 846 victimes dans l'Etat du Nuevo Leon, trois fois plus que les 278 homicides enregistrés pour toute l'année 2010.

Selon les autorités, la montée de la violence dans la région est la conséquence de l'affrontement forcené qui oppose le cartel du Golfe et son ancien bras armé, Los Zetas, formé d'anciens militaires d'élite de l'armée mexicaine et dont les méthodes brutales sèment la terreur dans tout le nord du Mexique.

Depuis le lancement de l'offensive militaire lancée par le gouvernement du président Calderon en décembre 2006, on compte plus de 41'000 morts liés aux combats entre cartels ou aux affrontements entre les groupes criminels et les forces de sécurité.

afp/jzim

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