Malgré des tensions, liées à l'entrée en lice musclée d'une Martine Aubry décidée à faire mentir des sondages pour l'heure favorables à François Hollande, les candidats se sont efforcés d'afficher leur union. Ils étaient tous les six sur scène dimanche matin, main dans la main, pour la cérémonie de clôture, tendus vers un objectif scandé par la foule: "En 2012, on va gagner".
Un nombre record de quelque 5000 militants a participé aux débats qui ont vu chacun des prétendants à l'Elysée défendre ses propositions à moins de 50 jours du premier tour du scrutin des 9 et 16 octobre.
Les discussions ont réuni la patronne du PS Martine Aubry, son prédécesseur François Hollande, l'ex-candidate à la présidentielle en 2007 Ségolène Royal, les députés Manuel Valls et Arnaud Montebourg, ainsi que le président du Parti radical de gauche (PRG) Jean-Michel Baylet.
"La compétition n'a jamais tué l'amitié et la fraternité", a dit Martine Aubry, omniprésente dans les ateliers, les médias et autres dîners militants à l'orée d'un affrontement qu'elle dit aborder dans "une forme olympienne". "Le match ne fait que commencer", a-t-elle lancé.
Royal combattive
Ségolène Royal, pourtant distancée dans les sondages, est loin de s'avouer vaincue et met en garde sur le même ton. "Ceux qui croient qu'un match est plié avant même d'avoir été joué, en général, perdent le match", a dit la présidente de la région Poitou-Charentes.
L'ancienne candidate à la présidentielle de 2007, qui fustige le "poison" des sondages, est l'auteur de la première "petite phrase" lancée à La Rochelle: "Que la meilleure gagne!"
Pour le "petit candidat" Arnaud Montebourg, la bataille des idées est la seule qui compte. "La pâte commence à lever", estime le chantre de la "démondialisation", qui vise le second tour de la primaire.
Hollande "pas rancunier"
Absent de la cérémonie d'ouverture mais bien sur scène dimanche, M. Hollande a joué à La Rochelle la partition du favori conscient de ses responsabilités. "J'ai par la position qui est la mienne aujourd'hui un devoir supérieur à celui d'autres qui est de se tourner vers les Français, qui est d'être conscient de l'enjeu", a-t-il dit en conférence de presse.
Soucieux de se placer au-dessus des querelles, l'ancien Premier secrétaire a esquivé les attaques de Martine Aubry l'accusant de lui avoir laissé un Parti socialiste à "faire pitié", tel "un cadavre à la renverse". "Je ne suis pas rancunier, sinon je passerais mon temps à exhumer le passé et à repousser l'un l'autre pour des comportements qui ne m'ont pas toujours paru à la hauteur ni des événements, ni de ce que devrait être un mouvement collectif", a déclaré le député de Corrèze.
Malgré tout, François Hollande s'est tourné vers le passé pour répondre à Ségolène Royal qui notait que la Corrèze était le département le plus endetté de France. Il a déclaré avoir hérité de cette situation il y a trois ans.
Jamais aussi près de la victoire
Le premier secrétaire par intérim du PS, Harlem Désir, a décrit la primaire comme "la première étape vers le changement". "Jamais depuis 25 ans les socialistes n'ont été aussi près de la victoire", a-t-il déclaré dans un discours de clôture sévère contre l'équipe au pouvoir.
DSK grand absent Le grand absent de cette université d'été est l'ancien favori des sondages Dominique Strauss-Kahn, donné largement vainqueur face au président Nicolas Sarkozy jusqu'à son arrestation pour crimes sexuels aux Etats-Unis en mai.
ats/afp/rber