Abdelbaset al-Megrahi, qui souffre d'un cancer en phase terminale, "entre et sort régulièrement du coma", a affirmé son frère, Abdel Nasser, devant la maison de ce dernier. Il est dans un état "extrêmement critique. Il ne peut pas manger. Il peut à peine respirer", a-t-il ajouté. La chaîne américaine CNN a diffusé des images d'al-Megrahi dans le coma. (voir la vidéo ci-dessous).
"Ses médicaments ont été pillés mais maintenant il a de nouveaux stocks", a précisé Abdel Nasser alors que la résidence, située dans le quartier de Dimashq, dans une zone résidentielle huppée de Tripoli, était cernée par la presse lundi en milieu de journée.
Abdel Nasser a précisé qu'un médecin avait examiné son frère dimanche et que le rapport médical avait été envoyé par courriel aux autorités écossaises, qui ont confirmé avoir eu "un contact pendant le week-end" par courriel avec la famille de M. Megrahi (lire ci-contre). Selon Abdel Nasser, le médecin venu dimanche ne s'est pas prononcé sur l'espérance de vie de son frère.
Sa libération avait suscité une vive polémique
Abdelbaset al-Megrahi a été condamné en 2001 à la prison à vie pour son implication dans l'attentat contre un appareil de la Pan Am au-dessus de la petite ville écossaise de Lockerbie, avait fait 270 morts, pour la plupart des Américains, en décembre 1988. Mais il avait été libéré pour des raisons humanitaires en août 2009, après que des médecins eurent diagnostiqué un cancer de la prostate en phase terminale et assuré qu'il ne lui restait que trois mois à vivre.
Cette libération, décidée par le ministre écossais de la Justice Kenny MacAskill sur la base d'un rapport médical, avait soulevé une vague d'indignation parmi les familles des victimes et les responsables politiques, dont le président américain Barack Obama, d'autant plus que Abdelbaset al-Megrahi, apparemment sur pied, avait reçu un accueil triomphal à Tripoli.
Un porte-parole du Premier ministre écossais Alex Salmond, a récemment réaffirmé que la décision de libérer Abdelbaset al-Megrahi avait été prise de bonne foi, comme cela a été confirmé par plusieurs juges de haut rang des juridictions américaine, britannique et écossaise.
Plusieurs sénateurs américains ont demandé au Conseil national de transition (CNT), organe politique des rebelles libyens, d'arrêter Abdelbaset al-Megrahi et de l'extrader. Mais les Etats-Unis n'ont aucun traité d'extradition avec la Libye, et un représentant du CNT a affirmé que que toute décision concernant Abdelbaset al-Megrahi ne pourrait être prise avant qu'un nouveau gouvernement ne soit élu, a rapporté le Los Angeles Times. Abdel Nasser a réaffirmé lundi que son frère était "innocent".
afp/hof
L'Ecosse ne va pas demander l'extradition
L'Ecosse n'a pas l'intention de demander l'extradition d'Abdelbaset al-Megrahi, a indiqué le Premier ministre écossais Alex Salmond.
Interrogé par la télévision privée Sky News, Alex Salmond a indiqué "nous n'avons jamais eu, et n'avons pas aujourd'hui l'intention de demander l'extradition de Megrahi".
Le Premier ministre écossais a écarté la possibilité d'un nouvel interrogatoire de Megrahi sur l'attentat, observant "vous avez vu les images de CNN comme moi". La chaîne d'information a montré des images du Libyen portant un masque à oxygène et alité.
Par ailleurs, les autorités écossaises ont eu "un contact pendant le week-end" par mail avec la famille d'Abdelbaset al-Megrahi.
"Il n'y a pas de preuve de violation de ses conditions de libération, et son état est conforme avec celui de quelqu'un souffrant d'un cancer de la prostate en phase terminale", indique le communiqué du gouvernement écossais et du conseil local chargé du contrôle d'Abdelbaset al-Megrahi.
Les USA demandent un réexamen
Les Etats-Unis ont demandé au Conseil national de transition libyen (CNT) d'examiner le cas judiciaire d'Abdelbaset al-Megrahi.
"Nous avons demandé au CNT, dès qu'il le pourra, de réfléchir sans concession à ce qui doit être fait au sujet de M. Megrahi, et (le CNT) s'est engagé à le faire", a déclaré lundi la porte-parole du département d'Etat Victoria Nuland.