"Nous sommes extrêmement préoccupés par les informations faisant état de violations atroces en Libye, dont apparemment des exécutions sommaires de masse, menées par des forces du gouvernement Kadhafi, durant les derniers jours avant la chute de Tripoli", a déclaré à Genève le porte-parole du Haut Commissariat Rupert Colville.
Le sort de milliers de personnes disparues, arrêtées et détenus par les forces de Kadhafi inquiète particulièrement le Haut Commissariat. Des informations, de source rebelle, non confirmées par l'ONU, ont circulé sur l'assassinat de 150 prisonniers par les forces de Kadhafi lors de leur retraite de Tripoli.
Commission d'enquête
"Il est crucial que ces crimes soient documentés de manière adéquate", a ajouté le porte-parole. Il a rappelé que le Conseil des droits de l'homme a mandaté une commission d'enquête sur les violations commises en Libye. Elle devra présenter son rapport en mars.
Le porte-parole du Haut Commissariat a appelé les deux camps à "faire preuve de retenue" et à éviter de commettre des actes de représailles. "Il y a un risque que des actes de revanche soient commis. Nous continuons à surveiller la situation", a dit le porte-parole.
Il a fait état de "quelques" exécutions sommaires de soldats de Kadhafi par les rebelles. Rupert Colville a affirmé que l'appel des dirigeants du Conseil national de transition (CNT) à ne pas exercer de représailles "est une bonne nouvelle". "Une bonne nouvelle est aussi qu'il y a eu très peu de pillages à Tripoli, excepté les maisons de Kadhafi et de sa famille", a dit le porte-parole. (Lire aussi Libye et Bataille finale en Libye)
ats/pym
Le problème des armes des rebelles
Un haut responsable rebelle a affirmé mardi l'intention du Conseil national de transition (CNT) de débarrasser Tripoli des armes aux mains des groupes rebelles qui tiennent la capitale. "On va ramasser les armes qui sont dans les rues", a assuré Ahmed Dharrat, responsable en charge du département de l'Intérieur au sein du CNT dans une conférence de presse à Tripoli.
Entouré d'officiers supérieurs des forces de sécurité, il a déclaré: "C'est un plan auquel on tient" et affirmé qu'il sera vite mis à l'oeuvre. Ahmed Dharrat a ajouté que les rebelles armés se trouvant dans Tripoli auront le choix entre rejoindre "l'armée nationale" ou les forces de sécurité.
Il a assuré que les exactions contre des fidèles de Mouammar Kadhafi étaient des "actes isolés et non systématiques". "Aucun responsable n'a jamais donné l'ordre de les exécuter. Nous avons pour mission d'appliquer la loi et d'assurer la justice", a-t-il encore dit
Le Zimbabwe n'aime pas les transfuges
Le Zimbabwe a décidé d'expulser l'ambassadeur de Libye à Harare, qui avait annoncé son ralliement à la rébellion le 24 août, a indiqué le ministre zimbabwéen des Affaires étrangères.
L'ambassadeur de Libye et son personnel ont décidé de renoncer à leur allégeance au gouvernement du colonel Kadhafi", a dit le ministre des Affaires étrangères. "Cet acte prive donc l'ambassadeur de Libye et son personnel de tout statut diplomatique au Zimbabwe, parce que le Zimbabwe ne reconnaît pas le CNT".
Le président zimbabwéen Robert Mugabe entretenait de bonnes relations avec Mouammar Kadhafi, fondées notamment sur leur tiers-mondisme et leur panafricanisme communs. Mugabe a vivement dénoncé les frappes de l'OTAN en Libye et accusé la coalition occidentale de vouloir tuer Kadhafi pour s'emparer du pétrole libyen.