Ultimatum aux pro-Kadahfi
Le chef du Conseil national de transition Moustapha Abdeljalil a adressé mardi un ultimatum expirant samedi aux forces loyalistes dans les derniers fiefs du régime, dont Syrte, à l'est du pays, pour qu'ils se rendent. Faute de quoi, ils s'exposeraient à des opérations militaires. "Cette fenêtre d'opportunité expirera à la fin de l'Aïd el-Fitr. A partir de samedi, si une issue pacifique n'est toujours pas en vue sur le terrain, nous pourrons faire la différence militairement", a déclaré Moustapha Abdeljalil à Benghazi.
La question du pétrole
La Libye va remettre en état de nombreux puits pétroliers dans les prochains jours, mais ses exportations du brut ne reprendront que progressivement, a annoncé mardi un responsable du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion. La Libye, principale réserve de pétrole d'Afrique et quatrième producteur du continent, exportait avant la révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi 80% de son or noir vers l'Europe, en particulier en Italie et en France.
Algérie "très imprudente"
De son côté, l'Algérie, critiquée par le gouvernement rebelle pour avoir accepté sur son sol une partie de la famille de Kadhafi (son épouse Safia, sa fille Aïcha et ses deux fils Mohamed et Hannibal) a invoqué "des raisons strictement humanitaires" à cet accueil. "Sauver la famille de Kadhafi n'est pas un acte que nous saluons ni ne comprenons", avait déclaré le porte-parole du gouvernement rebelle. "Nous voudrions que ces personnes reviennent". Le CNT a jugé "très imprudent" le comportement de l'Algérie, qui agit selon lui contre "les intérêts du peuple libyen". A lire: Révolution libyenne
Mort de Khamis annoncée
Les insurgés ont également annoncé dans la nuit la mort de Khamis, un des fils de Mouammar Kadhafi âgé de 24 ans, tué selon eux à environ 80 km au sud-est de Tripoli et enterré. Cette annonce est toutefois à prendre avec beaucoup de précaution car son décès a été annoncé à plusieurs reprises depuis le début du conflit, sans jamais avoir été confirmé. Une télévision du régime libyen a ainsi démenti mardi sur son site internet cette information. A lire: Révolution libyenne
Kadhafi introuvable
Mouammar Kadhafi est lui toujours introuvable et les rumeurs continuent à le donner comme s'étant réfugié dans la région de Syrte. Le dirigeant libyen conserve une capacité "à commander et contrôler des troupes, leurs mouvements, et celui d'armes", a assuré mardi le porte-parole de l'opération "Protecteur unifié", le colonel Roland Lavoie, de l'OTAN.
L'OTAN poursuit ses raids
Sur le terrain, "les forces pro-Kadhafi ne sont pas en pleine débandade, elles cèdent du terrain de manière ordonnée et se retirent sur la moins mauvaise de leurs positions, compte tenu de leur armement", a souligné le colonel Lavoie de l'OTAN. L'Alliance a prévenu qu'elle poursuivrait ses bombardements jusqu'à ce que la population civile soit pleinement en sécurité. Les rebelles sont positionnés de part et d'autre de Syrte et les renforts affluent. Contrôler cette ville côtière de 120'000 habitants porterait un coup fatal à l'ex-régime libyen.
Exactions et crimes
Par ailleurs, des cas d'exactions sont parvenus auprès d'une ONG médicale américaine. Selon Physicians for Human Rights (Médecins pour les droits de l'homme), les forces loyalistes ont utilisé des civils comme boucliers humains, attaqué des ambulances et violé des adolescentes lors du siège de Misrata. Le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme s'est lui déclaré très inquiet des informations sur des "atrocités" commises par les forces de Kadhafi lors de la bataille de Tripoli. A lire: Révolution libyenne
Des fonds débloqués
Le comité des sanctions de l'ONU a approuvé mardi la demande de Londres de débloquer 1,6 milliard de dollars d'avoirs libyens gelés afin d'apporter une aide humanitaire à Tripoli, a annoncé l'ambassadeur de Grande-Bretagne à l'ONU. L'Allemagne souhaite quant à elle débloquer environ 1,4 milliard de dollars d'avoirs libyens gelés, tandis que Paris veut libérer quelque 7,2 milliards de dollars afin de contribuer à l'achat d'aide humanitaire pour la Libye.
Réunion à Paris
A Paris, la réunion du Groupe de contact sur la Libye se prépare. Une soixantaine de délégations sont attendues jeudi à la Conférence des amis de la Libye afin d'accompagner les autorités de transition dans leur marche souhaitée vers la démocratie. La Suisse y sera représentée par la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey.
agences/cer